Législatives 2024 : la parité à l'Assemblée nationale, victime collatérale de la dissolution

Dans la nouvelle Assemblée, si personne n'a de majorité absolue, l'hémicycle a une autre caractéristique : il est moins féminisé qu'avant.
Article rédigé par franceinfo, Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 7 juin 2024. (LAURE BOYER / HANS LUCAS)

La parité est une victime collatérale de la dissolution. Depuis les résultats des élections législatives, dimanche 7 juillet, il n'y a plus que 208 femmes députées, soit 36%, c’est-à-dire un peu moins de femmes élues qu'au Sénat ! Alors qu'en 2017 l'Assemblée avait atteint un record avec 224 femmes élues. Cette situation qui avait déjà reflué en 2022. Un parti est néanmoins égalitaire. Les écologistes comptent 16 femmes et 17 hommes. Globalement, les meilleurs élèves en la matière sont à gauche avec un peu plus de 40% de femmes au sein du Nouveau Front populaire. Le camp présidentiel arrive juste derrière avec 66 femmes députées, mais c'est la partie droite de l'hémicycle qui fait baisser la moyenne. Quelque 32% de femmes dans les rangs du RN et les plus mauvais élèves sont chez LR, qui ont fait élire moins de 31% de femmes.

Dès le départ, il y a eu moins de femmes candidates que d'hommes. Quelque 42% de candidates pour 58% de candidats, tous partis confondus. Le NFP a présenté près de 47% de femmes, devant le RN, puis les partis macronistes. Un ministre réélu ce week-end se justifie. "On a fait les investitures en quatrième vitesse, se justifie un ministre réélu ce week-end. Le panachage habituel a été sacrifié. Dans l'urgence on n'a pas eu le temps de corriger ça". Quant à LR, ils étaient déjà en queue de peloton au niveau des investitures avec 30% de femmes. C'est un problème récurrent dans cette famille politique, où depuis des années des femmes ironisent : "à droite, le féminin de député, c'est suppléante".

Une obligation de moyens, pas de résultats

La parité est pourtant obligatoire depuis 2000, sous peine de pénalité financière. Les amendes ont été doublées depuis 2014. Les partis ont l'obligation de présenter à peu près le même nombre d'hommes que de femmes, il y a une petite marge par rapport à la parité parfaite. LR, par exemple, ne sait pas encore précisément combien ces pénalités vont coûter aux finances du parti, mais en 2022 la droite avait perdu 1,3 million pour non-respect de la parité ! En revanche, les partis ne sont pas sanctionnés si les candidates ne sont pas élues. Il y a, disons, une obligation de moyens, pas de résultats. Ce sont les électeurs qui tranchent au final.

Autre phénomène qui explique le manque de parité dans l'hémicycle, les femmes ne sont pas toujours investies dans des circonscriptions gagnables. Il suffit de voir la différence entre les 42% de candidates, et les 36% d'élues à l'Assemblée à l'arrivée. D'ailleurs, c'est parfois caricatural. "On a mis que des femmes à Paris pour essayer de faire baisser l'amende", avoue un dirigeant RN. Au total,15 candidates RN dans la capitale, sans aucun espoir de victoire.

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