: Infographies Législatives 2024 : les femmes largement sous-représentées parmi les candidatures
Le compte n'y est pas : sur les 4 009 candidats aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet, 41,1% seulement sont des femmes. Ce scrutin, organisé dans la précipitation, n'aura donc pas favorisé la féminisation de la vie parlementaire. La présence des femmes à l'Assemblée nationale risque d'être réduite, alors même qu'elles ne représentaient que 37,3% de l'hémicycle sortant, un chiffre déjà en recul par rapport à 2017.
Or, depuis le 6 juin 2000, une loi prévoit une sanction financière pour les formations qui ne présentent pas 50% de candidats de chaque sexe aux législatives, rappelle le site Vie publique. Tour d'horizon, parti par parti.
LFI, seule formation à atteindre la parité
D'après la typologie des candidats établie par franceinfo, seule La France insoumise atteint quasiment la parité. Le parti a en effet investi 116 femmes pour 117 hommes. A l'inverse, c'est au sein des membres des Républicains ayant suivi Eric Ciotti dans son alliance avec le RN que les femmes sont le moins représentées, avec 11 femmes candidates pour 52 hommes.
Parmi les mauvais élèves de la parité figurent aussi Les Républicains, qui n'ont investi qu'un tiers de femmes. Du côté du camp présidentiel, le déséquilibre est un peu moins marqué, avec 43,5% de candidates. On trouve ensuite Reconquête, le parti d'Eric Zemmour, qui comptabilise 44,5% de femmes candidates.
Les partis alliés au sein du Nouveau Front populaire font un peu mieux dans l'ensemble, même si l'équilibre n'est pas atteint. Au sein du Parti socialiste et des Ecologistes-EELV, on compte toujours plus d'hommes que de femmes, avec respectivement 45,3% et 46,7% de candidates. La disproportion y est d'ailleurs légèrement plus marquée qu'au Rassemblement national, dont les candidats sont à 47,6% des femmes. Le Parti communiste français est, quant à lui, assez proche de la parité, avec 26 hommes pour 24 femmes.
Un déclin généralisé par rapport à 2022
Au total, en 2024, les femmes ne représentent que 41,1% des 4 009 candidats. C'est trois points de moins qu'en 2022, où elles constituaient 44% des aspirants députés.
En prenant en compte non plus les partis mais les blocs politiques, l'alliance de gauche reste la moins éloignée de l'objectif de parité, même si la part de femmes régresse de trois points en deux ans, pour tomber à 47,9% alors que la Nupes avait réussi à atteindre la parité en 2022 (avec 50,8% de femmes).
Chez Les Républicains, la place dévolue aux candidates continue de régresser : elles ne constituaient déjà que 35,5% des candidats en 2022, elles n'en représentent plus que 32,8% en 2024.
Malgré les promesses initiales du mouvement d'Emmanuel Macron, c'est dans le camp présidentiel que le nombre de candidates recule le plus. De 48,5% des candidatures en 2022, les femmes n'en représentent plus que 43,5%.
Des sanctions financières
Cette baisse des candidatures féminines va avoir des conséquences sur le porte-monnaie des formations politiques. En effet, s'il n'y a pas d'obligation de parité imposée aux partis pour les élections législatives, des sanctions financières ont été mises en place pour les inciter à une meilleure représentativité. Leurs aides publiques seront ainsi diminuées proportionnellement, comme le prévoit la loi adoptée en 2000. Seuls sont pénalisés les partis éligibles à ces aides publiques, versées chaque année par l'Etat aux mouvements ayant recueilli au moins 1% des voix dans 50 circonscriptions au premier tour des législatives, et proportionnelles aux suffrages enregistrés.
LR a ainsi perdu près de 1,3 million d'euros par an en 2023 et en 2024, pour avoir présenté seulement 38% de candidatures féminines aux législatives de 2022. C'est la pénalité financière la plus importante infligée à un parti pour manque de parité. Mais elle ne semble pas dissuasive, Les Républicains continuant d'investir majoritairement des hommes.
Depuis l'entrée en vigueur de cette loi, l'Assemblée n'a jamais atteint la parité, mais s'est davantage féminisée à chaque scrutin, à l'exception d'un recul en 2022. L'hémicycle comptait 12,3% de députées en 2002, contre 38,8% en 2017, record historique, puis 37,3% en 2022. Si le nombre de candidatures féminines est en baisse, il est encore trop tôt pour dire si cela se traduira mécaniquement dans l'hémicycle à l'issue du second tour.
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