Les adhérents du RN doivent choisir entre Jordan Bardella et Louis Aliot. Les nouveaux adhérents sont peut-être la clé de ce vote interne : pour l’emporter, les deux candidats partent à la pêche aux nouveaux encartés.
La particularité de ce scrutin, c’est que le Rassemblement national permet aux adhérents arrivés avant le 26 septembre de voter pour le futur président du parti en novembre. Dans les deux camps, on incite donc les militants à prendre ou reprendre leur carte, et cela semble fonctionner : "Les adhésions et ré-adhésions sont très nombreuses", se réjouit un cadre RN, sans vouloir donner de chiffres. Il faut dire que la cotisation au RN a même été baissée pour encourager les militants à prendre leur carte. Un tarif "spécial congrès" : 20 euros contre 50 euros auparavant.
Sur le papier, impossible de savoir si ces nouveaux adhérents peuvent réellement peser sur le vote. Mais dans les deux camps, on fait des pronostics et surtout on s’active : les deux candidats sillonnent les fédérations de tout le pays pour faire campagne et s’assurer que tout le monde va voter. Chacun bichonne ses territoires de prédilection. "Il faut faire des cartes", sourit en privé l’un des deux prétendants.
Jordan Bardella mise sur sa notoriété
L’entourage de Jordan Bardella veut croire que les nouveaux adhérents iront vers lui. "Les jeunes militants ne connaissent pas Aliot, persifle un soutien de Bardella. Il était secrétaire général du FN sous Jean-Marie Le Pen, c'était il y a 3 000 ans !"
L’argument fait mouche dans ce duel pourtant feutré entre deux générations. Bardella, 27 ans, actuel président du RN par intérim et considéré par tous comme un débatteur hors-pair. Il bénéficie d'une forte notoriété, d'une forte visibilité dans les médias comme sur les réseaux sociaux : 172 000 abonnés sur TikTok, contre 1 146 pour son adversaire.
Ses soutiens vendent le tandem "Marine Le Pen / Jordan Bardella" comme la clé des récentes performances du RN. Bardella promet de faire du RN une machine pour enfin gagner en 2027, autant d’arguments sur lesquels surfe le clan Bardella auprès des nouveaux militants.
Comme Marine Le Pen en 2011
La question des nouveaux adhérents pèsera probablement beaucoup dans cette élection. Et cela n’étonne pas un vieux compagnon de route de la famille Le Pen, qui rappelle que Marine Le Pen avait, elle-même, bénéficié d’une telle dynamique quand elle a décroché la présidence du parti. C'était en janvier 2011 : lors du 14econgrès du FN, Marine Le Pen affronte Bruno Gollnisch, un historique très implanté. Sauf que dans les mois précédents, le FN a connu une vague d’adhésions, des adhérents venus justement soutenir Marine Le Pen. Elle l’avait emporté avec 67% des voix. Le clan Bardella rêve de réitérer ce scénario.
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