Présidentielle 2022 : et Edouard Philippe sortit du bois...
Edouard Philippe va créer son parti politique. L’occasion pour l’ancien Premier ministre de lever le voile sur ses ambitions.
Cela se précipite du côté d’Edouard Philippe qui va officialiser dans un mois, au Havre, la création de son parti politique. Initialement, il ne devait y avoir qu’une réunion de la "République des maires", ce club d’élus locaux qui s’était constitué autour de Philippe lorsqu’il était à Matignon.
La réunion est prévue le 8 octobre, c'est à dire un vendredi. "Et puis on nous a dit : soyez présents le samedi aussi", raconte l’un de ces élus, qui vient de recevoir une invitation pour l’événement. Ce sera le lancement médiatique du parti, pas un congrès pour faire voter des statuts ou une organisation. En somme, la pose de la première pierre.
Il manque "une formation de centre droit"
Edouard Philippe juge que "les Républicains - LR ne reviendra pas à ce qu’était l’UMP", c'est-à-dire un mouvement agrégeant différentes sensibilités de droite. Et que par conséquent il manque en France "une formation de centre droit". À dire vrai, il y a bien Agir, un parti créé par d’anciens LR comme Franck Riester, mais Edouard Philippe et les siens considèrent - à raison - qu’Agir se résume à un groupe à l’Assemblée nationale, qui n’a pas non plus attiré beaucoup de monde.
L’idée est de porter plus d’ambition pour le centre droit. "Fédérer plus d’élus qui se sentent orphelins des partis", explique un soutien de l’ex-Premier ministre. "Pousser aussi une série de propositions un peu fortes, pour peser sur la campagne d’Emmanuel Macron." Voire, et ce sont toujours les mêmes soutiens qui parlent, "d’avoir du financement public, des militants, des candidats aux législatives, et un groupe à l’Assemblée nationale." Il s'agira donc bien d’un parti classique, indépendant, pas d’une filiale ou d’un courant d’En Marche.
Un "canal ouvert" avec En Marche
Les amis d'Edouard Philippe lui disent que créer un partii est essentiel pour s'inscrire dans la durée et insistent pour que cette nouvelle formation porte la voix des élus locaux. Ces derniers, avec la loi sur le non cumul des mandats, se sont en effet éloignés des centres de décision. "On veut pouvoir soutenir le national quand ce qui est fait est bien, mais garder la liberté de dire quand ça ne va pas dans le bon sens", explique aussi l’un de ceux qui "sera de l’aventure". Ajoutant : "Loyauté et liberté, qui de mieux qu’Edouard Philippe pour l’incarner ?"
L’initiative intrigue à En Marche, qui évoque un "canal ouvert", avec le maire du Havre. "Je crois qu’il a envie d’être dans la majorité présidentielle", avance un marcheur. Là où la fébrilité se ressent encore davantage, c’est au Modem et du côté de François Bayrou. Un grand parti de centre-droit, cela ressemble quand même pas mal à l’ex-UDF. Les soutiens d’Edouard Philipe n’en font d'ailleurs pas mystère : le calendrier qui est le leur est aussi lié "à ce que devient François Bayrou et du poids qu’il conserve" dans un nouveau quinquennat Macron.
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