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Présidentielle 2022 : la faiblesse de la natalité s'invite dans le débat politique

Le nombre des naissances a chuté en 2020 et cela inquiète les politiques. La droite et le centre comptent en faire un sujet de campagne pour l'élection présidentielle de 2022.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Il y a eu 740 000 naissances en 2020 en France, l’un des niveaux les plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Photo d'illustration. (VANESSA MEYER / MAXPPP)

Deux chiffres, publiés le 19 janvier 2021 dans le bilan démographique de l'Insee, ont estomaqué ceux qui se passionnent pour le démographie : il y a eu 740 000 naissances en 2020, l’un des niveaux les plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et le taux de fécondité - ou nombre d'enfants en moyenne par femme - est descendu à 1,84. Dans les deux cas, c'est tout sauf un accident démographique.

La droite accuse l'individualisme du macronisme

Les statistiques de l'Insee démontrent que la tendance est à la baisse depuis une décennie. La faute à "François Hollande et Emmanuel Macron qui ont réussi à foutre en l’air la politique familiale", accuse Christian Jacob, patron des Républicains, qui craint que "la France en paye de plus en plus la note", car il y a un lien entre vitalité démographique et croissance économique.

Une partie de la droite veut donc préempter le débat d'ici l'élection présidentielle de 2022 et en faire un thème de campagne. Ainsi va le député européen François-Xavier Bellamy, qui se définit comme conservateur et qui s'agace d'un macronisme se vivant comme "un individualisme par essence". Il appelle son parti à s’en distinguer en ferraillant sur la politique familiale.

Faire des enfants pour payer les retraites

La majorité, consciente de l'enjeu de société, compte aussi s'emparer du sujet. Deux partis de la coalition d'Emmanuel Macron, le MoDem et Agir, planchent sur des propositions via le prisme des solidarités et du besoin de sauver le modèle social, "car quand on parle de politique familiale aux marcheurs, ils vous regardent tout de suite d’un drôle d’air", se gausse un centriste.

Au MoDem, natalité rimera avec retraites : "Qui paiera les retraites de demain s’il n’y a plus de renouvellement des générations ?" Chez Agir, c’est natalité et autonomie : "Comment financer la réforme de la dépendance sans croissance, et en "fabriquant" de moins en moins de contribuables ?"

Les deux partis veulent proposer à Emmanuel Macron une politique familiale ambitieuse pour 2022. "L’analogie avec la guerre est assez juste, relève un cadre du MoDem. Y aura-t-il un babyboom après le Covid ?" De quoi rappeler les propos du Général de Gaulle en 1945, évoquant ces "douze millions de bébés qu’il faut à la France en dix ans".

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