Présidentielle 2022 : quel gouvernement si Emmanuel Macron est réélu ?
Le chef de l'État sortant semble déjà avoir les idées claires sur son futur exécutif. Deux mots le caractérisent : renouvellement et expérience.
Personne ne le confirmera officiellement autour de lui, un peu par superstition, beaucoup pour ne pas laisser à penser que c’est déjà gagné. Mais le président sortant et son équipe avancent effectivement sur l’architecture du futur exécutif.
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Le candidat a lui-même entrouvert une porte, samedi 16 avril, en annonçant que son futur Premier ministre "aura en charge le climat avec, à ses côtés, un ministre de la planification énergétique".
Et Jean Castex l'a confirmé mardi 19 avril sur France Inter : son gouvernement démissionnera "dans les jours qui suivent" une éventuelle réélection de Macron, au nom d'"une impulsion nouvelle" à donner avant les législatives des 12 et 19 juin.
"Le renouvellement, oui, mais sans vider toute l’eau du bain."
Un ministre du gouvernement Castexà franceinfo
Pour le reste, quelques principes s’imposent : renouveler, élargir, sans se priver de l’expérience acquise durant cinq ans. Emmanuel Macron veut s’éviter les couacs du début de quinquennat, lorsqu’il a promu des figures de la société civile, certes compétentes dans leurs domaines, mais incapables d’incarner politiquement leurs dossiers. Ça a donné une série de couacs.
Des nouveaux noms et des renouvellements
Il y aura quelques figures de la société civile, assure un macroniste de la première heure. Mais en matière de renouvellement, le même invite surtout à regarder du côté des élus locaux, de droite comme de gauche, qui ont rallié la majorité dès le premier tour. Qui ont l’expérience du réel. "Le président est encore capable de sortir des lapins de son chapeau", s’amuse un soutien du chef de l’Etat, qui écarte toute promotion "des vieilles gloires socialistes, comme François Rebsamen, Marisol Touraine ou Elisabeth Guigou." L’attention est plutôt portée vers les jeunes maires.
Autre vivier pour le renouvellement : le groupe au Parlement européen. Le nom de Pascal Canfin, président de la commission environnement, circule. Dans le même temps, Emmanuel Macron veut reconduire certains de ses actuels ministres. "Parce que renouveler, ça ne veut pas dire changer tout le monde", livre un ministre important. L’idée à ce stade est de garder une poignée d‘entre eux. Ceux qui ont imprimé auprès de l’opinion publique, les plus solides, pour traverser les crises à venir. Là encore, des noms reviennent : Bruno Le Maire à l’Économie, Gérald Darmanin à l’Intérieur…
Ouvrir le gouvernement à des personnalités de gauche
Le problème, c’est que spontanément ne sont citées que des personnalités marquées à droite. Emmanuel Macron veut montrer aussi qu’il a entendu le message des urnes, les 22% qui se sont portés sur Jean-Luc Mélenchon. "Il peut être tenté non pas de nommer plus de ministres de gauche, mais de leur confier des portefeuilles plus importants", glisse un marcheur.
Et c’est pour cela que fleurit ici et là l’idée de nommer Elisabeth Borne à Matignon. La ministre du Travail coche plusieurs cases : c'est une femme, proche du Parti socialiste jusqu’en 2017, et elle connaît bien le dossier des retraites - la réforme phare du prochain mandat. Avant cela, la même était chargée des Transports et de la Transition écologique, l'autre priorité des années à venir.
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