Présidentielle 2022 : veillée d'armes chez Les Républicains
Les Républicains attendent le résultat de la présidentielle avec fébrilité. Car dans un cas comme dans l’autre, les semaines à venir vont être compliquées pour la droite.
Le parti doit tenir mardi 26 avril un conseil stratégique qui s’annonce épique. Première hypothèse, la moins probable au vu des derniers sondages : une victoire de Marine Le Pen. Autant dire que le parti se déchire. "Certains auront une lourde responsabilité en cas de mauvaise surprise, prévient un dirigeant, ils pourront s’en mordre les doigts." Lui et d’autres, qui ont appelé à voter Emmanuel Macron au lendemain du premier tour, ont toujours autant de mal à digérer que d’autres aient opté pour le ni-ni, ni Macron, ni Le Pen. "En 2002 on n’aurait pas eu des positions comme ça", regrette un président de région qui s’interroge sur son avenir au sein du parti.
Deuxième hypothèse : Emmanuel Macron l’emporte. Le parti se déchire aussi. Jeudi, le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau a remis une pièce dans la machine, en demandant la convocation d’un conseil national – le parlement du mouvement – pour débattre d’un pacte de gouvernement avec Emmanuel Macron. "Le temps d'une véritable union nationale est venu", plaide l’élu stéphanois. Et un dirigeant de LR l’admet : "Il y a une recomposition politique à laquelle nous n’appartenons plus". "Sauf que dans l’esprit d’Emmanuel Macron, oppose un autre, coalition équivaut à soumission."
C’est ce qui braque pour l’heure nombre d’élus : la position inflexible du président sortant, qui propose une fusion-acquisition, avec un nouveau mouvement qui verrait le jour, mais pas une coalition où chacun garde son identité. Les Républicains ont décidé qu’il était urgent d’attendre dimanche, et le discours d’Emmanuel Macron s’il est réélu. "C’est à lui de nous dire ce qu’il veut faire, c’est à lui de proposer une main tendue", explique une vice-présidente de LR.
En ordre de bataille pour les législatives
Ces incertitudes ont des conséquences sur l’organisation des législatives de juin. La bonne nouvelle, c’est que la droite a trouvé un modus vivendi pour financer ce scrutin. La nouvelle a été annoncée aux candidats avant-hier : ils auront droit à un prêt de 5 000 euros de la part du parti, qu’ils devront rembourser si, et seulement si, ils obtiennent plus de 5% des voix. Christian Jacob a été clair : cette mise de départ est réservée à ceux qui restent loyaux à LR. Les candidats doivent donc signer un engagement écrit. "Mais les engagements on sait ce que ça vaut", grince un élu.
La question, c’est : combien de candidats prêts à suivre la proposition de Nicolas Sarkozy et dealer avec En Marche pour sauver leur élection ? Tous ceux que nous avons joints disent avoir été approchés, d’une façon ou d’une autre. Plus inquiétant pour LR : certains candidats, investis ou pré-positionnés, ne sont plus très emballés à l’idée même de se lancer au combat. "On a jusqu’au 20 mai pour se décider", me confie un élu qui hésite. "On sait qu’on va à l’abattoir", lâche un Parisien, qui lui ira jusqu’au bout.
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