Projet de loi sur la fin de vie : les participants à la convention citoyenne veulent accentuer la pression
Imaginez avoir mis toute votre énergie à devenir un spécialiste de la fin de vie, à lire, à apprendre, à écouter des experts pendant des mois, en parallèle de votre travail, avec l'espoir d'aider à la fin des gens confrontés à la maladie ou à la souffrance d'un proche, pour que le texte de loi - nourri par ce travail - soit d'un coup balayé par la dissolution puis laissé dans un carton. C'est ce que vivent les 184 participants à la convention citoyenne sur la fin de vie qui ont décidé, selon les informations de franceinfo, d'écrire une lettre ouverte au gouvernement Barnier. Elle sera publiée dans les prochains jours.
Ils réclament de reprendre l'examen du texte là où il s'est arrêté avant la dissolution - il restait moins de deux semaines de débats - et de le reprendre vite, avant la fin de l'année 2024. Soit ce que demandent également des parlementaires, à commencer par le député MoDem de Charente-Maritime Olivier Falorni. Il a déposé un texte avec ce qu'il restait du débat avant la dissolution, signé par 220 députés, du RN à LFI. Parmi eux, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, qui partage ce combat. D'après franceinfo, elle compte en reparler, lundi 4 novembre, au Premier ministre, lors d'un rendez-vous avec son homologue du Sénat Gérard Larcher. "On continue de faire pression", assure son entourage.
Michel Barnier temporise
Dans l'entourage du chef du gouvernement, on nous assure que l'idée est d'inscrire un texte sur l'une des semaines dédiées à l'exécutif à l'Assemblée nationale - il y dispose de plus de temps que les députés. Mais quel sera son contenu ? Celui du député Olivier Falorni, ou une version amendée par le nouveau gouvernement ? Et surtout quand commencera-t-il à être examiné ? Quand les partisans de la fin de vie veulent accélérer, Matignon rappelle à franceinfo qu'il y a d'abord le budget, puis la loi d'orientation agricole : "Pas impossible dans les trois mois, mais compliqué".
Michel Barnier en a-t-il vraiment envie ? C'est ce que se demandent certains, qui estiment que le Premier ministre n'est pas à l'aise avec le sujet, qu'il est frileux. "Euthanasie, aide active à mourir... On ne sait pas ce qu'il pense", tranche un député. D'autant que la fin de vie braque la droite de son gouvernement. Pourtant, d'après Olivier Falorni, ce texte peut servir Michel Barnier, lui permettre de faire voter une loi sans 49.3, montrer un "meilleur visage de la politique française" avec un débat "de convictions, sans posture". C'est selon lui "exactement ce que les Français attendent".
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