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Résolution du Sénat sur la guerre entre Israël et le Hamas bloquée par le gouvernement : LR dénonce "un profond mépris du Parlement"

Les sénateurs voulaient débattre, mercredi après-midi, d'une résolution pour condamner les crimes du Hamas et soutenir Israël, mais le gouvernement s'y est opposé.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'hémicycle du Sénat au Palais du Luxembourg à Paris, le 22 septembre 2020. (JEAN-FRANCOIS FERNANDEZ / RADIOFRANCE)

Au Sénat, les groupes LR, Centriste, Horizons et Renaissance - en clair, la majorité sénatoriale de droite et la majorité présidentielle - avaient déposé ensemble une proposition de résolution qui "condamne les crimes terroristes du Hamas et apporte un soutien indéfectible au peuple israélien". Un texte où les sénateurs dénoncent des "crimes contre l'humanité" commis par le Hamas et appellent le gouvernement à faire reconnaître ces crimes comme tels au niveau international.

Ils demandent aussi au gouvernement de contrôler "avec la plus grande rigueur" les aides financières apportées à la bande de Gaza, pour s'assurer qu'une partie ne sert pas à financer le Hamas. Mais cette proposition de résolution ne sera pas examinée par les sénateurs, mercredi 18 octobre, dans l'après-midi car le gouvernement ne l'a pas inscrite à l'ordre du jour.

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"Les mots sont inflammables dans la période actuelle, explique un conseiller de l'exécutif, donc il faut faire attention à la portée symbolique d'une telle résolution". Le gouvernement ne veut pas brouiller les actions de la diplomatie française justifie un élu de la majorité, alors que la France s'active pour tenter d'éviter toute escalade dans la région et faire libérer les otages toujours aux mains du Hamas, notamment des Français.

Un débat prévu au parlement sur la situation au Proche-Orient

Cette déprogrammation est très mal passée auprès des sénateurs. Gérard Larcher s'est fendu d'un coup de fil au ministre des relations avec le parlement Franck Riester. Bruno Retailleau, patron du groupe LR, dénonce un "profond mépris du Parlement qui selon le gouvernement ne pourrait pas de façon adulte et responsable assumer une discussion sur le sujet". "À ce moment-là on ne peut plus parler de rien" s'agace un autre sénateur. Pour apaiser la tension avec le palais du Luxembourg, le gouvernement prévoit d'organiser un débat la semaine prochaine au parlement sur la situation au Proche-Orient. C'est en cours de calage mais à priori ce débat, contrairement à la proposition de résolution, ne sera pas assorti d'un vote.

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