Vaccins : le virage à 180 degrès du gouvernement
Sous le feu des critiques sur la lenteur de la vaccination, l'exécutif revoit ses plans. Notamment en matière de communication
Vivement critiqué pour le nombre très modeste de vaccins contre le Covid-19 administrés (quelques centaines) en comparaison avec d'autres pays européens, l'exécutif change de braquet dans sa communication. Un peu contraint et forcé effectivement, comme surpris par l’ampleur des attaques d’une opposition jugée "schizophrénique" par un conseiller important, qui se désole que les mêmes qui ont fait part en décembre de leurs réserves sur le vaccin reprochent aujourd’hui à l’exécutif de ne pas le déployer plus massivement.
Qu’importe : le résultat est là. "La fusée n’est pas partie très très droite" reconnaît l’exécutif. Qui concède deux erreurs sur le plan de la communication. La première : "ne pas avoir anticipé l’effet miroir", c'est-à-dire la réaction qu’allait produire la comparaison - et donc le décalage - entre le calendrier de vaccination français et celui des autres pays européens. Sur ce point, le constat d’échec est sévère au sein de la majorité : "On aurait dû coller à notre calendrier initial, nous dit-on. Commencer au 4 janvier comme prévu, plutôt que d’accélérer, pour suivre l’Allemagne, et être ridicules."
Deuxième erreur : le choix d’une campagne "désintermédiée", portée par des figures apolitiques : le professeur Alain Fischer, le Monsieur Vaccin tricolore, et Mauricette, la septuagénaire qui a reçu la toute première dose le 27 décembre. Ou les 35 membres du futur collectif citoyen qui doit se prononcer sur la stratégie vaccinale française. D'où le virage à 180 degrés, entamé cette semaine.
"Tapis de bombe"
"Le pack gouvernemental va monter au front" : Olivier Véran, le ministre de la Santé, Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’Industrie, qui a négocié les contrats pour les doses de vaccin. Mais aussi Clément Beaune, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, qui va être mis à contribution pour tenter d’expliquer pourquoi la France n’est pas à la traîne par rapport à ses voisins.
"Le Premier ministre aura un rôle à jouer" glisse un proche. "Il faut que ça fasse tapis de bombe", résume un communicant. Des déclarations en cascade, pour ne pas laisser d’espace aux oppositions. Avec peut-être même une expression du président de la République. "Il va forcément dire un truc", prédit un conseiller, lorsqu’est évoqué le déplacement d’Emmanuel Macron mardi 5 janvier à Tours.
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