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Circulation routière : sur les routes d'Île-de-France, le retour des bouchons du "monde d'avant"

Sur les trois premières semaines de septembre 2021, le volume de ralentissements dans la région a bondi de 16% par rapport à 2019, avant l'épidémie de Covid-19. 

Article rédigé par Gérald Roux - Luc Chemla
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le nombre de ralentissements depuis la rentrée a augmenté de 22% par rapport à la même époque l'an dernier sur les routes d'Ile-de-France d'après Bison Futé. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Mardi 14 septembre à 9h, le site Sytadin a relevé 600 km de bouchons en Île-de-France. Un exemple parmi d'autres du retour du "monde d'avant" sur les routes franciliennes, tant le trafic atteint des niveaux records depuis la rentrée. "Il y a trop de voitures, se désole Mehdi, 28 ans, qui prend son véhicule tous les jours. Pendant les heures de rush, entre 7 heures et 9 heures et entre 14 heures et 18 heures, c'est juste affreux, il faut rester très calme. Depuis début septembre, on a remarqué qu'il y a quand même un retour très intense en termes de trafic."

Si l'on compare les statistiques quotidiennes de Bison Futé par rapport aux deux années précédentes, le résultat est très net : le volume d'encombrements sur les routes d'Île-de-France a bondi de 22% par rapport à la rentrée de l'an dernier et de 16% par rapport à la même période de 2019, avant la crise du Covid-19

Les transports en commun boudés

Dans la région Ile-de-France, cette hausse des ralentissements peut s'expliquer par un retour à une vie plus normale avec la baisse du télétravail, notamment. Pour Nabil, un ouvrier parisien, un autre facteur est aussi à prendre en compte, celui de la baisse de la vitesse autorisée dans la capitale, "c'est dû aux 30 km/h. C'était déjà le bazar, mais un peu moins. Tandis que là, dès qu'il y a un peu de chemin pour avancer, tout le monde roule à 30". Ce à quoi s'ajoute, selon lui, les chantiers en cours : "Il y a des chemins où l'on pouvait esquiver, pour prendre une autre rue. Là avec les travaux en plus, imaginez le problème", poursuit-il. 

Les difficultés de circulation poussent d'ailleurs certains franciliens à prendre de moins en moins souvent le volant. "Intra muros je ne prends pas ma voiture, c'est sûr, explique Sophie, habitante des Hauts-de-Seine. Pour aller à Opéra ou à Madeleine, hors de question de prendre ma voiture !"

Au bout d'un moment, vous vous demandez si ce n'est pas mieux de prendre le train ou le métro, et ça coûte moins cher.

Sophie, automobiliste francilienne

à franceinfo

À y regarder de plus près pourtant, les franciliens prennent beaucoup moins le bus, le métro ou le train qu'auparavant. D'après Île-de-France Mobilité, la fréquentation des transports en commun pour cette rentrée ne représente que 70% de ce qu'elle était avant la crise du Covid en 2019. Au plus fort de la crise sanitaire, beaucoup de Franciliens avaient déserté les rames, les bus, par peur du Covid et ont désormais du mal à y revenir. L'organisme soutient que son offre de transports, métro comme RER, n’a que très peu baissé en cette rentrée par rapport à l’avant Covid-19, mais reconnait toutefois que la RATP et la SNCF ont besoin de temps pour revenir complètement à la normale pour se réorganiser.

D'un autre côté, l'utilisation des vélos a été boostée par la crise sanitaire. D'après Île-de-France Mobilité, la région a passé le cap du million de trajets en vélo chaque jour (une même personne peut faire plusieurs déplacements quotidien), une hausse de 17% par rapport à 2018.

Ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes de cohabitation avec les automobilistes sur la route. "C'est une catastrophe, s'énerve Nabil, automobiliste, parce qu'ils viennent en face. Pour les feux rouges par exemple, en deux semaines, j'ai failli en shooter deux ou trois. Ils passent devant moi sans se rendre compte du danger." Mehdi, lui ne comprend pas la place parfois donnée aux cyclistes dans Paris : "Dans certains quartiers, par exemple dans le 15e et le 14e arrondissement, la voie des cyclistes fait le double de celle des automobilistes !"

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