Covid-19 : visite du vaccinodrome installé au Stade de France, très attendu en Seine-Saint-Denis pour lutter contre l'épidémie
Ce centre de vaccination contre le Covid-19 doit ouvrir mardi et doit fonctionner six jours sur sept. L’Agence régionale de santé compte vacciner 10 000 personnes par semaine dans ce vaccinodrome.
"Nous mettons tous les moyens pour vacciner, vacciner, vacciner", a martelé Emmanuel Macron lors de son allocution du mercredi 31 mars. Le chef de l'État a de nouveau insisté sur l’importance de la vaccination pour sortir de la pandémie de Covid-19. Un vaccinodrome va ouvrir au Stade de France mardi 6 avril. Ce centre est très attendu en Seine-Saint-Denis où l’épidémie flambe.
Si vous imaginiez fouler la pelouse du stade de France tel Kylian Mbappé, on préfère vous arrêter tout de suite : ce ne sera pas le cas. Certaines compétitions sportives continuent, le vaccinodrome a investi les salons du Stade de France. Direction d’abord le salon Chorum, 2 000 m², d’habitude réservé pour des réceptions ou des séminaires. Maintenant, on y trouve 40 tentes blanches où les patients se feront vacciner avec les produits Pfizer et Moderna.
Des agents s’activent aussi pour installer des centaines de chaises où se reposeront les personnes vaccinées. "On est là pour les personnes âgées, les personnes vulnérables, explique Kamel qui travaille à la ville de Saint-Denis comme adjoint technique au service événementiel. Ça me tient particulièrement à cœur. Je veux que l’évènement se passe le mieux possible." L’Agence régionale de santé compte vacciner 10 000 personnes par semaine dans ce vaccinodrome qui fonctionnera six jours sur sept.
Les habitants de Seine-Saint-Denis prioritaires
Mais avant de se faire vacciner, il faut un rendez-vous et ce n’est pas toujours facile de l’obtenir. Nous prenons donc le chemin du salon Colonnade où un véritable centre d’appel a pris place pour répondre aux habitants de Seine-Saint-Denis. Sur les 10 000 rendez-vous de la semaine, 5 000 leur seront prioritairement attribués, explique Manon Daubas, responsable de la vaccination au conseil départemental : "En janvier, on avait mis tous les créneaux sur Doctolib. On s’est rendu compte qu’on avait eu beaucoup de mal à aller chercher les habitants de Seine-Saint-Denis, que spontanément, ils ne se présentaient pas sur la plateforme. Il y avait eu une vraie perte de chance pour les habitants de notre territoire."
On est toujours l’un des départements les plus touchés, il y a urgence à vacciner le plus de personnes possible et aller chercher ces personnes éloignés du numérique et de la santé.
Manon Daubasà franceinfo
Tous ces espaces sont prêtés par le Stade de France à titre gracieux. Tout doit être prêt en seulement quelques jours et ce sera le cas, promet Loïc Durosel, directeur de la programmation du Stade de France : "Cela fait plus d’un an que nous avons proposé nos services pour lutter à notre niveau et notre échelle contre la crise sanitaire. Le Stade de France c’est un symbole national. On est ravi d’offrir des moments d’émotions et de fêtes. Quand ça va un peu moins bien, et que de toute façon c’est difficile d’accueillir du public, si on peut faire autre chose on est ravi de pouvoir le faire." Le Stade de France qui espère aussi en accélérant la campagne de vaccination revoir plus rapidement du public en tribune alors que les pertes se chiffre en dizaine de millions d’euros.
Mais les vaccinodromes seront-ils utiles contre l’épidémie de Covid-19 ? En décembre dernier Olivier Véran, le ministre de la Santé, expliquait que cela n’avait pas marché en faisant référence à la campagne contre la grippe H1N1 de 2009. Il a depuis changé d'avis.
Pour Odile Launay, infectiologue à l’hôpital Cochin à Paris, les vaccinodromes ont surtout un avantage logistique : "On a beaucoup de vaccins qui doivent être conservés congelés, cela complexifie la vaccination chez les pharmaciens et les médecins traitants. Ces centres devraient permettre d’améliorer la vaccination. De plus, ces vaccins sont présentés en multi-doses qui permettent de vacciner plusieurs personnes avec le même flacon donc la aussi ça permet d’éviter de perdre des doses." Reste la question des doses disponibles, mais Odile Launay pensent que les livraisons seront suffisantes le mois prochain pour alimenter ces vaccinodromes.
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