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Chevaux mutilés : le Royaume-Uni, la Suisse et les États-Unis ont aussi été confrontés à l’horreur et au mystère

Une même actualité dans trois pays dans le monde : chaque jour dans le Club des correspondants, franceinfo passe les frontières. Aujourd'hui, direction le Royaume-Uni, la Suisse et les États-Unis qui ont tous été taraudés par cette même question :  qui peut bien en vouloir aux chevaux ?

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une jument attaquée dans la nuit du 28 août 2020 dans le Finistère. Un crochet d'ardoise a été retrouvé dans son oeil (photo d'illustration). (ROMÉO VAN MASTRIGT / RADIOFRANCE)

La France fait face depuis quelques mois à une multiplication des cas de mutilations de chevaux. Plus de 150 enquêtes sont ouvertes et concernent la moitié du pays. Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie parle d'"actes de cruauté absolument ignobles". Mais la France n'est pas la seule à avoir été touché par un tel phénomène.

Au Royaume-Uni, une décennie sanglante

Les morts inexpliquées de chevaux ne sont pas inconnues au Royaume-Uni. Ce qui se passe en France rappelle en effet de mauvais souvenirs aux Britanniques qui ont connu une véritable chasse aux sorcières il y a quelques années. Entre 1983 et 1993, plus de 160 chevaux paraissent avoir été poignardés et mutilés à travers le pays. À chaque fois, le même modus operandi : de graves blessures, notamment sur les parties génitales. La police, les journaux et la population craignent à l'époque l'existence d'un sataniste éventreur de chevaux et d'importants moyens sont déployés par les enquêteurs.  

L’enquête ne s'est jamais réellement achevée, en dix ans de traque, aucun coupable n'a pu être identifié. Un détective privé a cependant poursuivi ses recherches jusqu'en 2001, mais après 20 ans d'enquête, il estime que seuls quelques chevaux ont bien été tués par des humains. Selon lui, la majorité des morts étaient accidentelles et les mutilations ont été infligées post-mortem par d'autres animaux.  

Ce qui se passe en France et suivi de près Outre-Manche. La presse s'en fait régulièrement l'écho. Ce genre d'enquête terrifie et fascine les Britanniques qui sont très attachés à leurs animaux de compagnie. Entre 2015 et 2018, des centaines de chats ont été retrouvés morts et démembrés à Londres. La piste du sadique a longtemps été envisagée, mais l'enquête a conclu que la plupart des félins avait probablement été renversés par des voitures avant d'être mutilés par des renards.  

En Suisse, la psychose d’un sadique zoophile

Des animaux mutilés, on en a découvert aussi en Suisse, en 2005. Une cinquantaine d'animaux, surtout des vaches, sont alors retrouvés avec des blessures importantes au niveau des organes génitaux. Il n'en fallait pas plus pour que la presse parte à la recherche d'un sadique zoophile. C'est le terme retenu par les médias à l'époque. La psychose prend de l'ampleur après la découverte, dans le canton de Neuchâtel, d'un âne mort avec les oreilles coupées. "Avec cet âne, le fait divers devient quasiment une affaire d'État. Des habitants organisent des patrouilles autour des champs, on fait intervenir la police scientifique, des psychiatres et mêmes des voyants pour tenter de dresser le profil psychologique du suspect", racontait à la Radio télévision suisse le propriétaire de l’animal. 

L'affaire s'est pourtant dégonflée aussi vite qu'elle a pris de l'ampleur. Et il a fallu tout le sang froid d'un policier pour comprendre que le sadique était en fait… un renard ! On a retrouvé ses poils sur l'âne. On comprend alors que la plupart des animaux sont morts de cause naturelle ou par accident. Ce qu'on a appelé mutilation était en fait l'œuvre de petits carnivores qui se sont "servis". Ça ne veut pas dire que des humains ne s'en prennent pas aux animaux. Mais en tout cas qu'il faut se méfier des histoires toutes faites tant qu'il n'y a pas de preuves avérées.

Aux États-Unis, le FBI appelé à la rescousse en 1970

Le mystère des animaux mutilés trouve aussi un écho Outre-Atlantique, aux États-Unis, mais il faut remonter dans le passé, en 1967 très exactement. Les premières manifestations du phénomène sont rapportées dans le Colorado à en croire cet article du Denver Post publié en 2009 alors que des bovins dans la vallée de San Luis sont frappés par une vague de mutilations inexplicables. Il y a une dizaine de cas avec, comme points communs, des découpes chirurgicales, aucune trace de sang. Des récits similaires émaillent les années 1990 et le début des années 2000 dans ce secteur du Colorado.

En 1967, tout commence avec un cheval de selle nommé Snippy, dont la carcasse est retrouvée vidée de son sang, les os du cou laissés à nu. Aucune piste, pas de trace du sang, le cerveau a disparu. Et depuis Snippy, les animaux d’élevage mutilés se comptent par centaines dans cette région du Colorado, des animaux privés de leurs oreilles, de leurs organes génitaux, de leurs langues. Là-bas, les éleveurs évoquent entre eux "les chirurgiens fantômes des plaines". Les théories paranormales abondent sur internet, des sacrifices liés à des sectes, des expériences secrètes menées par le gouvernement et bien sûr la reine des théories : les extraterrestres ! Précisons d’emblée qu’aucune de ces théories n’a été prouvée à ce jour.  

Mais le phénomène est suffisamment inquiétant pour que le FBI soit sollicité dans les années 1970, car des mutilations du même genre sont signalées en Oklahoma, dans le Nebraska, le Minnesota, le Dakota du Sud et le Dakota du Nord. Dans les archives du FBI que l’on peut consulter en ligne, des articles de l’époque évoquent des milliers de cas dans 22 États. Il y a aussi ces appels à l’aide des élus, qui réclament une enquête, une lettre d’un sénateur du Nebraska paniqué, qui parle de bétail démembré et décrit des scène dignes d’un étrange rituel de sorcellerie. Le FBI mènera l’enquête notamment au Nouveau Mexique en 1979. Conclusion : une fois encore, tout cela ne serait que l’œuvre de prédateurs et de charognards. La responsable, c’est mère nature.        

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