Cet article date de plus de trois ans.

Comment la jeunesse vit la crise du Covid-19 en Italie, en Australie et en Tunisie ?

Dans le Club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se fait ou se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui direction l'Italie, l'Australie et la Tunisie afin de prendre le pouls de la jeunesse en pleine crise du Covid-19.

Article rédigé par franceinfo, Bruce de Galzain - Grégory Plesse, Maurine Mercier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Une femme traverse à vélo le pont Vittorio Emanuele I dans le centre-ville de Turin, pendant la pandémie de Covid-19, le 17 novembre 2020. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Sylvia, 17 ans, se bat pour étudier en Italie

En Italie, les écoles ont fermé début mars à cause de la pandémie de Covid-19, avant de rouvrir fin septembre mais pour quelques semaines seulement. Une scolarité en pointillés très difficile à vivre, notamment pour les lycéens comme Sylvia, qui avait des projets plein la tête. L'adolescente a plutôt bien vécu le premier confinement, mais à 17 ans, elle passera le bac cette année, la maturità. "L'école italienne a quand même essayé de nous faire rentrer en cours mais après un mois, on était déjà tous et toutes à la maison", regrette-t-elle.

Sylvia étudie alors à distance, aidée par sa famille. Elle se sait privilégiée mais en veut beaucoup à son pays. L'Italie où l'école n'est pas sacrée : Sylvia se bat et manifeste pour le droit à étudier. "Le problème, c'est que l'école en Italie a été la première chose à être fermée, explique-t-elle. Culturellement, l'école n'est pas une priorité pour le pays. Je suis un peu navrée de ça parce que je crois personnellement que si je me bats pour ça, ce n'est pas seulement parce que je suis une étudiante moi-même, mais je crois que c'est la façon d'investir sur notre avenir."

J'aimerais changer le monde.

Sylvia, 17 ans, Italie

à franceinfo

Mais Sylvia n'arrive même pas à imaginer son avenir. En tous cas, elle ne l'imagine pas ici en Italie. "Pour l'instant, ça me paraît même un peu difficile d'y penser parce que cette situation nous rend pessimiste, confie-t-elle. Je n'arrive pas vraiment à penser de quoi sera fait mon avenir. Ma maman est la première à me dire 'ne reste pas en Italie', et ça me rend un peu triste." Sa maman italienne n'a elle-même jamais quitté le pays.

Hugo, 21 ans, reste optimiste pour 2021 en Australie

De l'autre côté de la planète, en Australie, la ville de Melbourne a connu l'un des confinements les plus stricts du monde. Cinq millions de personnes ont été soumises à des restrictions drastiques cet été, trois mois sans pouvoir sortir quasiment de chez elles. Une période difficile pour les jeunes comme Hugo. À 21 ans, le jeune homme est rentré en Australie en février dernier, juste avant la crise du Covid-19. "J'étais rentré pour reprendre mes études ici, reprendre la vie en général et j'avais l'intention de me trouver un stage dans une entreprise lié à l'environnement, raconte-t-il. J'avais du boulot dans une école en tant qu'entraineur de foot mais j'ai appris très vite que ça n'allait pas être une année normale. Je ne pouvais pas trouver un stage, c'était très difficile car toutes les entreprises ont été fermées aux étudiants. On ne pouvait plus vraiment vivre la vie."

Pour l'année 2021, je suis vraiment optimiste.

Hugo, 21 ans, Australie

à franceinfo

Malgré ses déceptions, Hugo veut rester confiant pour l'an prochain. "Je sais que ça va être une année aussi bizarre et un peu difficile mais on a beaucoup appris entre les deux confinements ici à Melbourne, comment gérer la situation au niveau mental, comment vivre avec ce confinement et les consignes du gouvernement, confie-t-il. Je sais qu'entre moi et mes amis, c'était vraiment une question de mettre en pause toute l'année 2020 et de décaler en 2021. On va avoir beaucoup d'espoir, beaucoup d'optimisme et je suis sûr que ça va être une année formidable."

Aziz, 21 ans, rêve d'un monde sans Covid-19 en Tunisie

Pour freiner la pandémie de Covid-19, la Tunisie a décrété un couvre-feu national. Les cafés ferment à 16 heures, plus de sorties, plus de déplacements entre les différentes régions. Aziz, 21 ans, est étudiant en école de commerce. Issu de la classe moyenne, il vit à la Goulette, à proximité de la capitale tunisienne.

Le jeune homme aime le sport, la fête, ses études… autant d'activités qui ont toutes été stoppées de façon brutale. "Tu es emprisonné dans ton quartier, tu ne peux plus bouger", lâche-t-il. Seul rare échappatoire : la fac. Le problème, c'est que la plupart des cours se font désormais en ligne. "Il y a 80 % des élèves qui sont démotivés, c’est dur, explique-t-il. J'ai failli rater mon année à cause du Covid-19. Je suis tombé en session de rattrapage, heureusement que j’ai pu retrouver le bon chemin."

Honnêtement, c'est un rêve de débuter une nouvelle page sans le Covid-19.

Aziz, 21 ans, Tunisie

à franceinfo

Avant la pandémie, son rêve était de réussir ses études et de faire carrière dans le basket, mais aujourd'hui, son rêve, c'est de vivre sans le Covid-19 et prendre ses potes dans ses bras. Son équilibre, il le trouvait dans le basket. "Avant, j'avais entraînement chaque jour, du lundi au vendredi, samedi repos et dimanche le match. Je le dis en rigolant mais c'est très malheureux : avant, je n'avais pas l'habitude de boire chaque week-end." Le gouvernement vient de prononcer une prolongation du couvre-feu. Aziz sait qu'il devra faire sans basket tout l'hiver.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.