"Convoi de la liberté" : des manifestants aussi mobilisés en Hongrie, en Belgique, en Nouvelle-Zélande et en Australie
Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qu'il se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui direction la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Hongrie et la Belgique, où des "convois de la liberté" sont aussi mobilisés.
Alors que le "convoi de la liberté" doit arriver à Paris vendredi 11 février, des manifestants opposés à l’obligation vaccinale sont déjà mobilisés depuis plusieurs jours dans d’autres villes du monde. À Wellington, en Nouvelle Zélande, des milliers de personnes encerclent le Parlement depuis maintenant quatre jours. Des automobilistes et routiers hongrois sont solidaires des Canadiens et s'apprêtent à partir, tout comme aux Pays-Bas. En Belgique, les autorités veulent à tout prix éviter les blocages.
En Nouvelle-Zélande et en Australie, premiers heurts
La Nouvelle Zélande est sans doute le pays occidental qui a mis en place les mesures les plus strictes pour contenir le virus. Elle est également en proie à un mouvement opposé à l’obligation vaccinale, qui s’impose à certaines catégories professionnelles, comme par exemple les enseignants. Depuis quatre jours, le Parlement est encerclé de manifestants, mais au-delà de la gêne provoquée dans le centre-ville, ces manifestations s’étaient déroulées dans le calme, jusqu’au jeudi 10 février où la police a procédé à plus de 120 arrestations.
Le lendemain, un noyau dur de manifestants était toujours présent devant l’entrée du Parlement, sans toutefois que le climat s’envenime à nouveau. Ils ont fait savoir qu’ils comptaient rester sur place aussi longtemps que nécessaire.
En Nouvelle-Zélande, des affrontements ont eu lieu à Wellington devant le Parlement entre policiers et opposants au mesures sanitaires, installés dans la capitale en signe de protestation. pic.twitter.com/DSgxh7cfRi
— TV5MONDE Info (@TV5MONDEINFO) February 10, 2022
À Canberra, la capitale australienne, des manifestations ont lieu depuis 15 jours, mais on attend encore plus de monde samedi 12 février pour cette journée que les manifestants ont baptisé le "samedi des super héros". Et sur les réseaux sociaux, ces derniers laissent entendre qu’ils pourraient s’en prendre à un vaccinodrome qui se trouve dans la capitale.
Ces derniers jours, des routes ont été bloquées par des manifestants, ils ont aussi pris à partie certains commerçants, à qui on reprochait d’appliquer les mesures sanitaires. Certains hommes politiques ont également reçu des menaces.
La situation pourrait tourner au vinaigre dimanche car les manifestants devront quitter le parc des expositions qu’ils occupent. S’ils ne partent pas d’eux-mêmes, les autorités enverront la police pour les en déloger.
Les Hongrois solidaires des Canadiens
En Hongrie, pas de pass sanitaire ni d’obligation vaccinale, sauf pour les soignants et les enseignants. Les entreprises peuvent imposer la vaccination à leur personnel, mais la majorité ne le fait pas. Bref, les mesures sanitaires sont beaucoup moins strictes qu’au Canada. Et pourtant un "convoi hongrois de la liberté" a vu le jour sur les réseaux sociaux, avec le slogan "Nous sommes solidaires avec les routiers canadiens". Le groupe rassemble 30 000 membres et a organisé une semaine d’action qui a commencé lundi 7 février. Ils étaient une centaine de conducteurs – une majorité d’automobilistes, et quelques camionneurs – à manifester sur l’autoroute. Mais ils ont sagement stationné sur une bretelle sans bloquer les voies. Un "convoi" assez paisible, notamment car la police peut imposer d’énormes amendes. Samedi, les organisateurs appellent à un rassemblement festif près de Budapest, avant le départ du convoi, prévu dimanche.
Parmi les manifestants, des petits entrepreneurs ou des travailleurs non qualifiés, des anti-vaccins, mais pas que. Ce qu’ils souhaitent, c’est le retour à une démocratie citoyenne. "Nous vivons dans un pays où la censure, les écoutes et les perquisitions ont atteint un niveau inédit", estiment-ils dans leur manifeste. Un mouvement qui peut apparaître comme anti-Viktor Orban, d’autant que des élections sont prévues prochainement en Hongrie. Mais ce n’est pas organisé, les manifestants, qui sont nombreux sur internet mais beaucoup moins dans la rue, expriment un mal-être diffus commun à beaucoup de Hongrois, qui se sentent asphyxiés par un régime qui s’éloigne de plus en plus de la démocratie.
Les autorités belges veulent éviter les troubles
Le but ultime des convois est un rassemblement à Bruxelles avec un rendez-vous prévu lundi 14 février. L’objectif initial était d’y converger pour le 7 février mais la date a été décalée d’une semaine dans l’espoir de permettre à des convois venant des quatre coins de l’Europe de s’y rassembler.
L’objectif des autorités belges est d’éviter que les véhicules pénètrent en ville et causent des troubles similaires à ceux du Canada ou de la Nouvelle-Zélande. Il y a depuis jeudi 10 février des arrêtés municipaux pour interdire l’entrée éventuelle des poids lourds à Bruxelles et l’intention est de dévier le convoi vers le nord de la capitale, vers les parkings du parc des expositions du Heysel. Une mesure pour les convois qui auront réussi à parvenir jusqu’à la capitale belge, car le gouvernement fédéral prévoit des contrôles aux frontières. Sans avoir à chercher très loin, les voisins de la Belgique sont marqués par une certaine mobilisation. Au Luxembourg, l’ampleur de la mobilisation reste une inconnue mais des appels à converger vers Bruxelles ont été émis au Grand-Duché. Aux Pays-Bas en revanche, on note déjà une montée en puissance du "convoi pour la liberté" car les rassemblements ont déjà commencé. Il y a eu un premier convoi dans la Frise, dans le nord du pays et des rassemblements sont prévus aussi dès samedi.
La police fédérale a annoncé des contrôles routiers dans tout le pays et d’autres villes se préparent, comme Gand qui a aussi prévu d’interdire l’accès des poids lourds. Le mouvement des gilets jaunes avait beaucoup mobilisé en Belgique, avec quelques jours d’avance sur la France d’ailleurs et la police affirme scruter de près les réseaux sociaux pour faire face à une participation belge au "convoi pour la liberté".
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