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Covid-19 : la vaccination des adolescents aux États-Unis, en Italie en Israël

Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, direction les États-Unis, l'Italie et Israël où l'on vaccine les adolescents.

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Un adolescent de 13 ans reçoit une première dose du vaccin Pfizer à Los Angeles, en Californie, le 14 mai 2021. (PATRICK T. FALLON / AFP)

l'Agence européenne des médicaments a approuvé  la vaccination des 12-15 ans avec le vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19. Mardi 1er juin, la France n'a pas encore officiellement pris position. À l'étranger, c'est déjà le cas dans certains pays. Tour d'horizon.

Aux États-Unis, feu vert des autorités sanitaires il y a déjà trois semaines

Aux États-Unis, il y a un engouement chez les adolescents ou leurs parents, à tel point que la campagne de vaccination a connu un nouveau pic avec cette possibilité offerte aux 12-15 ans de recevoir leurs deux doses de vaccin Pfizer. Pour l'instant, c'est le seul à avoir reçu le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA), l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux. Il y a environ 17 millions de jeunes de cet âge aux États-Unis, et ils sont déjà 2,5 millions à avoir reçu au moins une première dose. Cela va assez vite et les experts s'en félicitent parce que cela va faciliter la réouverture de toutes les écoles, fin août ou début septembre. Beaucoup d'établissements scolaires, publics notamment, sont fermés depuis un an et demi maintenant. La vaccination des adolescents devrait offrir aux familles un sentiment de retour à la normale avec par exemple aussi les "summer camps", les camps d'été qui sont très populaires : les études montrent que les parents seront moins hésitants à y envoyer leurs enfants, à condition évidemment qu'ils soient vaccinés.

Les adolescents peuvent se faire vacciner chez le médecin traitant ou le pédiatre ou encore à la pharmacie du coin, les fameux CVS que l'on voit un peu partout aux États-Unis, où on peut maintenant aller se faire vacciner quel que soit son âge, à partir de 12 ans, sans aucun rendez-vous.

Quelles sont les prochaines étapes ? Pfizer doit normalement demander une autorisation pour vacciner les 2-11 ans, sans doute au mois de septembre, à la rentrée. L'épidémiologiste en chef, le Dr Anthony Fauci, qui travaille à la Maison-Blanche, espère que les enfants âgés de 4 ans pourront avoir accès au vaccin dès la fin de cette année ou alors début 2022. Les groupes Pfizer et Moderna sont aussi en train de mener des essais cliniques ici aux États-Unis, sur des bébés à partir de l'âge de 6 mois. Mais ça, évidemment, ça ne devrait pas être pour tout de suite.

En Italie, le vaccin Pfizer-BioNTech pourra être administré aux 12-15 ans dès le 3 juin

L'Agence italienne du médicament a suivi l'Agence européenne, lundi 31 mai, et la vaccination va même démarrer très vite. Il n'y aura plus de limite d'âge pour se faire vacciner en Italie à partir du jeudi 3 juin, mais les régions ont le choix entre des dates spécifiques de vaccination pour les adolescents ou la vaccination pour tous, tout le temps. En tout cas, la vaccination des 12-15 ans était prévue d'un point de vue logistique dans le plan annoncé par le général Francesco Figliuolo, le responsable de la vaccination, et le ministre de la Santé l'a souhaitée pour assurer une rentrée scolaire après l'été en toute sécurité. L'école a déjà été tellement sacrifiée qu'il vaut mieux en effet prendre toutes les précautions pour être certain que la rentrée se passera bien.

Plus d'un millier de professionnels de la santé ont signé un moratoire, celui des associations du réseau Durabilité et santé pour repenser la vaccination. Ils estiment qu'il n'est pas nécessaire de vacciner les enfants, car le risque Covid est minime pour eux. Et le vaccin n'empêche pas totalement d'être contagieux. Mais dans les faits, la vaccination des jeunes semble pourtant bien fonctionner, notamment pour les élèves de terminale avant leur bac. Dans le Latium, par exemple, déjà 80% ont réservé leur vaccin. Et la population adhère. La Fédération des médecins pédiatres se dit aussi confiante pour les 12-15 ans et estime qu'en deux mois, ils pourraient tous recevoir la première dose. Car en moyenne, un pédiatre prend en charge 200 adolescents.

En Israël, les adolescents concernés dès le départ

La campagne de vaccination israélienne a été ouverte aux jeunes à partir de 16 ans dès son lancement à la mi-décembre, avec succès comme pour le reste de la population : 60% des 16-18 ans sont vaccinés, selon le ministère de la Santé. Avec les résultats qu'on connaît : Israël fait figure d'exemple en matière de contrôle de l'épidémie. Le pays lève d'ailleurs mardi 1er juin quasiment toutes les restrictions. Plus besoin de présenter l'équivalent du pass sanitaire pour entrer dans les restaurants ou les commerces. Mais malgré ces très bons résultats, le gouvernement réfléchit à élargir aux 12-15 ans l'accès aux vaccins.

Dans ce contexte d'une épidémie quasiment terminée dans le pays, c'est l'utilité de cette vaccination des adolescents qui fait débat. Une question se pose pour les autorités israéliennes : à quoi bon vacciner les plus jeunes alors que le virus ne circule quasiment plus ? Le taux de contamination est proche de 0%. Quatre nouveaux malades ont été comptabilisés dimanche. Alors élargir aux 12-15 ans, est-ce bien utile ? "Je pense que c'est utile, même si tout va bien en ce moment. Il y a des mutations qui pourraient transformer la situation. Il faut être vacciné", estime une étudiante de Jérusalem, âgée de 19 ans. "Oui, même les plus jeunes, parce que vous ne savez pas avec qui vous interagissez, affirme une autre. Ils peuvent aller chez leurs grands-parents et on ne sait pas ce qu'ils transmettent, il est plus sûr que tout le monde soit vacciné pour éviter de nouveaux décès."

Le ministère de la Santé israélien dit étudier toutes les données scientifiques sur la vaccination des adolescents et devrait prendre une décision dans les prochains jours.

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