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"Covid safe ticket", "certificat Covid" :  comment la Belgique et l’Espagne mettent en œuvre leur pass sanitaire

Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd’hui, la Belgique et l’Espagne qui n’ont pas fait du pass sanitaire une priorité, à l’inverse de la France.

Article rédigé par franceinfo - Pierre Bénazet et Marie-Hélène Ballestero
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Un homme montre son certificat de vaccination à Charleroi, en Belgique, le 13 août 2021. (BRUNO FAHY / BELGA)

Si en France le controversé pass sanitaire est demandé depuis début août à l’entrée des bars, restaurants, centres commerciaux, ou encore pour voyager en avion, les autres Etats européens ont choisi d’autres règles, moins strictes. La Belgique n’en a pas fait une priorité, lui préférant un "Covid safe ticket", dont l’application est pour l’instant limitée, quand l’Espagne, elle, a opté pour le certificat Covid, utile seulement pour voyager.

En Belgique, l’heure est plutôt à la levée des restrictions

Le pass sanitaire n’est pour l’instant pas la priorité des autorités belges. De nombreux Belges sont en possession du "certificat covid" mis sur pied par l’Union européenne grâce à un taux de vaccination de plus des deux tiers de la population du royaume mais le passe sanitaire n’est pas d’application. Aujourd’hui en Belgique, l’heure est en fait plutôt à une levée générale des restrictions même si le plat pays applique un instrument qui ressemble au passe sanitaire : il s’appelle "Covid safe ticket" mais son application est pour le moment relativement limitée. Cette forme de passe sanitaire que les Belges ont mis en place l’est uniquement pour les grands événements de plus de 1 500 personnes.

L’idée était de permettre de grands rassemblements comme pour les festivals d’été ou le Grand Prix de Formule 1 de Spa-Francorchamps qui a eu lieu ce week-end. Ce "Covid safe ticket" peut être obtenu avec un certificat de vaccination, un certificat de guérison, un test antigénique de moins de 24 heures ou PCR de moins de 48 heures. Sa caractéristique principale est qu’il supprime les mesures sanitaires pour ceux qui accèdent à l’événement. Une fois à l’intérieur de l’enceinte, plus de distanciation sociale à 1,50 mètres, plus de masque et le festival de Ronquières qui a eu lieu dans ces conditions il y a deux semaines n’a pas entraîné de contaminations.

Les autorités belges ont décidé de lever une bonne partie des restrictions à partir du 1er septembre et à partir de mercredi ce "Covid safe ticket" sera d’application pour des événements de plus de 400 personnes en extérieur et plus de 200 en intérieur et il n’y aura plus de restrictions pour les événements plus petits ni pour les restaurants par exemple. Il reste cependant une fracture socio-économique avec certaines régions moins favorisées qui sont moins vaccinées, c’est-à-dire en-dessous de la barre fixée par les autorités à 70% de vaccinés. Les autorités belges se disent prêtes à s’inspirer de ce qui se fait en France mais pour l’instant préfèrent garder le passe sanitaire comme atout dans leur manche en cas de reprise des infections. Certains envisagent de l'utiliser commune par commune.

En Espagne, les tribunaux régionaux rejettent le pass sanitaire

En Espagne, il existe ce que l’on appelle “le certificat Covid” qui est délivré à toute personne qui le demande ayant reçu au préalable les deux doses du vaccin. Actuellement, selon le Ministère espagnol de la Santé, plus de 21 millions de ces certificats ont été délivrés et près de 32 millions de personnes ont reçu les deux doses du vaccin, ce qui veut dire que deux tiers d’entre elles ont demandé ce certificat.

Concrètement, ce document ne sert pas à grand-chose pour l’instant en Espagne, sauf pour se rendre à l’étranger ou bien aux Iles Canaries ou aux Baléares. Quant au débat, il existe bien depuis de nombreuses semaines dans certaines régions espagnoles qui souhaiteraient imposer un pass sanitaire, comme en France, pour accéder notamment aux bars et aux restaurants. En Cantabrie, par exemple, au nord du pays, il a été mis en place fin juillet, non sans polémique. "Oui, évidemment, c’est discriminatoire d’une certaine façon, reconnaît le président régional, Miguel Ángel Revilla. Mais c’est vrai aussi qu’actuellement toute personne peut réaliser un test antigénique pour 7 euros. Et si le résultat est négatif, elle peut rentrer dans un restaurant."

Je crois que c’est un prix qui est à la portée de la plupart des gens. Mais c’est vrai que c’est discriminatoire et c’est justement pour cela que les tribunaux pourraient considérer que cette mesure n’est pas légale.

Miguel Ángel Revilla

à franceinfo

Le pass sanitaire n’a finalement été en vigueur que pendant quelques jours seulement. Après son adoption fin juillet, immédiatement l’association des entreprises de l’hôtellerie et la restauration de Cantabrie a fait appel. Et début août, le tribunal de justice régional leur a donné raison. Mais ce n’est pas la seule communauté autonome espagnole qui a tenté d’imposer le pass sanitaire : les Canaries, l’Andalousie, la Galice et dernièrement, les îles Baléares... Toutes ont essayé mais à chaque fois les tribunaux régionaux ont rejeté la mesure. Ce qui a provoqué la colère de certaines d’entre elles qui réclament au gouvernement central d’imposer un pass sanitaire sur tout le territoire espagnol. Mais pour l’heure, le gouvernement Sánchez n’a pas du tout l’air convaincu, du moins tant que tous les Espagnols n’ont pas eu la possibilité de se faire vacciner.

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