Cet article date de plus de deux ans.

Face à l'inflation, la Hongrie et le Mexique bloquent les prix de certains produits

Le Mexique et la Hongrie font face à une très forte hausse des prix. Pour protéger le pouvoir d'achat de leur population, les deux pays gèlent le prix d'un panel de produits.

Article rédigé par franceinfo - Emmanuelle Steels et Florence La Bruyère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une cliente regarde un panneau qui indique le plafonnement du prix de la farine dans un supermarché de Budapest, en Hongrie, en février 2022. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

L'inflation atteint des niveaux records partout dans le monde. Les États tentent de faire face à leur manière. La Hongrie et le Mexique ont décidé de prendre des mesures pour limiter la hausse des prix de certains produits pour protéger le pouvoir d'achat de leurs populations.

La Hongrie plafonne le prix de quelques produits de première nécessité

En Hongrie, l’inflation atteint près de 14%. Le gouvernement de Viktor Orban a gelé les prix de certains produits, mais cela ne suffit pas à juguler cette inflation galopante. Le prix de l'essence est plafonné à 1,20 euro le litre pour les particuliers. Depuis février 2022, donc avant le début de la Guerre en Ukraine, le président hongrois a gelé les prix de produits de première nécessité comme la farine, le lait et l’huile.

Mais le porte-monnaie des Hongrois continue à être rongé par l’inflation. Elle est officiellement évaluée à 13,7 %, mais en réalité elle doit être bien plus élevée. "Le fromage a augmenté de 40 %, la margarine de 50 % ! Pareil pour les gâteaux et les pâtes. Et l’inflation serait seulement de 13% ? Moi je n’y crois pas. C’est sans doute au moins 20 %", s'agace Gabor. Ce Budapestois n’a pas tort. Selon un institut hongrois de recherche indépendant (GKI), les prix alimentaires ont augmenté de 34 % sur un an. Pour certains produits, comme le pain, les spaghettis, le prix a même doublé.

>> Gaz russe : ces pays en Europe qui ne peuvent pas s'en passer et négocient avec Moscou

Selon le gouvernement hongrois, l'inflation est dû à la guerre en Ukraine et à la flambée des prix de l’énergie. Mais il y a une autre raison : le gouvernement populiste de Viktor Orban a beaucoup dépensé avant les élections du printemps dernier, ce qui a nourri l’inflation.

Autre problème : le forint, la monnaie hongroise, a chuté de 10 % depuis le début de l’année. De plus, les fonds européens de relance ne sont pas arrivés car le gouvernement hongrois n’a pas fait les réformes demandées par l'Union européenne. Cela inquiète les investisseurs et la baisse du forint augmente le prix des produits importés.

Le Mexique tente de geler le prix de 24 aliments de base avec un "accord de bonne volonté"

Au Mexique, l’inflation a atteint des niveaux records : 8,62% en août par rapport à 2021. C’est du jamais vu depuis plus de 20 ans. Jusqu'ici, le Mexique faisait figure d’exception en Amérique latine, avec une inflation traditionnellement sous contrôle. Désormais, le pays n’échappe plus à la flambée des prix.

L’augmentation concerne en particulier les produits alimentaires de base. Le coût des œufs, des pommes de terre et des oignons, par exemple, a bondi de 8 à 15% par mois cette année. Concrètement, les Mexicains dépensent 150% en plus pour un kilo d’oignons par rapport à l’année dernière.

La hausse des prix creuse encore un peu plus les inégalités entre les riches et les pauvres. Les Mexicains les plus pauvres consacrent une plus grande proportion de leur budget à l’alimentation, qui représente environ 50% de leurs dépenses. Comme l’inflation touche davantage les denrées alimentaires que d’autres biens et services, on constate que ce sont finalement les foyers avec les revenus les plus bas qui voient fondre plus rapidement leur argent. En réaction, le gouvernement a défini 24 aliments de base dont les prix devaient cesser de s’élever. Il mise sur une stratégie qui inclut notamment la suppression de taxes à l’importation. "C'est un accord de bonne volonté", avait annoncé le président mexicain, Andres Manuel Lopez, début mai 2022. Pour l’instant, les effets de cette stratégie ne se sont pas vraiment faits ressentir.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.