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L’Union européenne se réunit pour discuter des aides qu'elle fournit à l’Ukraine

Les ministres de la Défense de l'Union européenne se réunissent, mardi, à Bruxelles, pour échanger au sujet des aides qu'elle octroie à l'Ukraine, alors que l'Allemagne a déjà annoncé doubler le montant de ses aides.
Article rédigé par Pierre Benazet, Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les drapeaux de l'Union européenne et de l'Ukraine, devant le Parlement européen, à Bruxelles, le 28 février 2022. Photo d'illustration. (NICOLAS LANDEMARD / LE PICTORIUM / MAXPPP)

La contre-offensive de l’Ukraine semble piétiner, avec une ligne de front qui est figée et l’armée russe qui augmente le nombre de ses assauts. Dans ce contexte, l’Ukraine a plus que jamais besoin du soutien de ses partenaires internationaux. L’Allemagne fournit une nouvelle aide matérielle militaire et augmente ses financements mais, dans l’ensemble, la question commence à être un peu plus compliquée pour les 27 qui avaient inscrit la question à l’ordre du jour des ministres de la Défense, réunis mardi 14 novembre à Bruxelles.

L’Union européenne ne va pas aussi vite qu’elle l’avait espéré, en particulier sur la fourniture de munitions. Il y a déjà deux plans d’un milliard d’euros chacun : le premier pour rembourser la moitié des munitions fournies à l’Ukraine ; le deuxième pour financer des achats communs de munitions. En outre, depuis mai, la Commission européenne est chargée d’un plan pour relancer la production mais aussi, à plus long terme, les capacités de l’industrie européenne d’armement.

L’UE ne tiendra pas ses engagements sur l'envoi de munitions

L'Union européenne considère que les résultats commencent à se faire sentir, avec une augmentation de la production d’environ un quart depuis février. Mais l’objectif de fournir un million de munitions pour l’artillerie ukrainienne d’ici mars ne sera pas atteint. Les Européens ont fourni jusqu’ici 300 000 obus alors que l’Ukraine en a besoin d’un million par an, ce qui est d’ailleurs aussi l’objectif de production des Européens. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, propose de détourner vers l’Ukraine les exportations qui pour un tiers sont destinées à d’autres pays.

Sur le plan politique on sait que les pourparlers entre Européens seront compliqués, la Commission a proposé d’entamer les négociations d’adhésion et ce sera le gros morceau lors du sommet des 14 et 15 décembre. Sur le plan financier, la commission propose 50 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine et la Hongrie, justement, menace, comme l’an dernier, d’opposer son veto. Ce point devra aussi être tranché lors du sommet mais, d’ores et déjà, certains imaginent à haute voix qu’en cas de veto, chaque pays envoie séparément sa contribution financière propre sans passer par une enveloppe commune à 27.

Berlin demeure le premier contributeur européen

En Allemagne, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé le doublement de l’aide versée à l’Ukraine. L’enveloppe ne sera donc pas de quatre milliards d’euros comme prévu initialement, mais de huit milliards. La décision finale reviendra à la commission budgétaire du Bundestag qui doit se réunir jeudi. Pour justifier le doublement de la contribution allemande, le ministre fait aussi remarquer que les crédits accordés depuis l’invasion russe ont été rapidement épuisés. L’Allemagne réaffirme qu’elle reste aux côtés de l’Ukraine. La ministre des Affaires étrangères a envoyé un message, indirectement à Vladimir Poutine, en lui conseillant de ne pas se réjouir trop tôt d’un hypothétique ralentissement de l’aide occidentale versée à Kiev. "Nous allons continuer à augmenter et développer notre soutien à l’Ukraine" a déclaré la ministre.

L’Allemagne conforte ainsi sa position de principal contributeur en faveur de l’Ukraine : première place au sein de l’Union européenne et deuxième au niveau mondial, derrière les États-Unis. Berlin a fourni à l’Ukraine 22 milliards d’euros d’aide depuis le début du conflit, sous forme d’aide humanitaire, financière et militaire. Berlin a fourni, notamment, des chars de combat Leopard 2, des blindés de combat d’infanterie de type Marder, des batteries de défense antimissile Iris T et Patriot, des lance-roquettes et des canons antiaériens Guepard. Mais toujours pas de missiles longue portée Taurus que Kiev réclame avec insistance. Berlin redoute qu’ils soient utilisés pour viser directement le territoire russe et refuse d’en fournir à Kiev.

L’augmentation de cette enveloppe permettrait aussi à l’Allemagne d’atteindre les objectifs qu’a fixés l’OTAN en matière de dépenses militaires. L’Alliance demande à chacun de ses États membres de consacrer 2% de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires. Avec ce paquet d’aide supplémentaire pour l’Ukraine, les dépenses militaires allemandes représenteraient 2,1% de son PIB. Le chancelier Olaf Scholz a promis une nouvelle fois en fin de semaine de respecter durablement cet objectif des 2%.

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