Les nouvelles routes du blé en Argentine et en Australie
La crise céréalière, ce n'est pas pour tout le monde. Alors que l'Ukraine était avant la guerre l'un des principaux producteurs et exportateurs de céréales, certains pays concurrents ont avancé leurs pions afin de renforcer leur présence sur le marché.
L'Argentine a par exemple battu des records historiques en 2022, avec 14,5 millions de tonnes de blé exportées sur une production de 22 millions de tonnes. Le pays a fourni du blé aux pays dépendants de l’Ukraine : l’Afrique a représenté la moitié des exportations l'année dernière, suivie par l’Indonésie ou l’Espagne. Mais face au manque d’eau et aux gelées tardives en pleine phase de floraison, la récolte pour 2023 s’annonce beaucoup moins abondante. Selon le dernier rapport mensuel du ministère de l’Agriculture, la production de blé devrait baisser de près de 42% par rapport à l’année dernière.
La production australienne en plein boom
L'année 2023 devrait en revanche signer un record en Australie, avec une hausse des exportations de blé qui pourrait rapporter à elles-seules 30 milliards d'euros, un bond de 18% par rapport à l'année dernière. La situation est moins provoquée par la guerre en Ukraine que par la hausse significative de la production de céréales. Après dix ans passés sous la "sécheresse du millénaire", les précipitations exceptionnelles tombées depuis 2020 ont permis au secteur agricole de sortir du marasme. À tel point que les importations de blé australien en Chine ont quasiment triplé l’année dernière, ce qui fait de l’Australie et de loin, le premier fournisseur de blé pour Pékin.
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