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Parcoursup : comment s'organise l'accès à l'université en l'Italie et l'Allemagne ?

Dans le Club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, direction Rome et Berlin, où des milliers d'élèves s'apprettent également à passer l'équivalent local du baccalauréat.

Article rédigé par franceinfo - Blandine Hugonnet, Emmanuelle Chaze
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
L'Allemagne et l'Italie n'ont pas l'équivalent du système Parcoursup à la française. Photo d'illustration.  (LEO PIERRE / HANS LUCAS)

Depuis son lancement en 2018, Parcoursup suscite son lot de débats en France, chaque printemps, à l'heure où les lycéens sont contraints de choisir leur orientation post-bac. En pleine campagne des législatives, la gauche va même jusqu'à réclamer son abolition. Comment s'organisent les autres pays européens pour orienter leurs lycéens ? Réponse en Allemagne et en Italie. 

En Allemagne, une sélection dès l'école primaire

Pour entrer à l’université en Allemagne il faut avoir un diplôme d’accès, c’est l’Abitur, l’équivalent du baccalauréat français. Il n'y a, en revanche, pas de plateforme post-bac similaire à Parcoursup. Certaines filières très populaires comme médecine, pharmacie, psychologie ou droit, sont sujettes à un numérus clausus. La sélection se base alors sur les résultats obtenus au bac.

S'il y a en apparence peu de sélection au niveau post-bac, c'est qu'en Allemagne, le choix s’effectue bien avant l'université, dès la fin de l’école primaire. Contrairement à la France qui propose un collège unique, c’est vers l’âge de 10-11 ans que les enfants sont orientés vers différents types d'établissements. Avec une voie toujours considérée comme celle de l’excellence : le Gymnasium, ou lycée général, qui correspond à nos collèges et lycées combinés. La moitié des jeunes environ y préparent l’Abitur, qui donne accès aux universités, ou le baccalauréat professionnel qui donnera accès à l’équivalent de nos IUT.

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Pour les autres, il y a les Realschule, qui se terminent vers 16 ou 17 ans, ou encore les Hauptschulen/Werkschulen qui dure cinq ans, jusqu’à 15-16 ans, avec un niveau d’enseignement théorique beaucoup plus léger. Le gymnasium prépare donc à l’université, tandis que les autres jeunes sont orientés vers les formations courtes et surtout, les apprentissages.

En Allemagne l’apprentissage est souvent vu comme une sécurité, une garantie de l’emploi, et aussi une voie d’avenir : la moitié des cadres allemands est issue de l’apprentissage, contre un tiers de cadres issus de l’université. Il existe dans le pays une forme de valorisation des filières d’apprentissages même si, comme en France, l’entrée à l’université est toujours associée à une notion de prestige. À noter enfin : en Allemagne, les grandes écoles n’existent pas.

En Italie, des taux de sélection en trompe-l'œil

Après cinq ans de lycée, les 540 000 élèves qui passeront la Maturità, le bac italien, le 22 juin prochain, pourront, dès leur sésame en poche, faire leur choix sereinement : ils sont assurés d’une place dans une des 80 universités du pays. 

Comme en Allemagne, ll y a en revanche des exceptions et des numerus clausus dans certaines filières, comme la médecine, l'architecture ou les études d'ingénieur. Les élèves doivent y passer un examen d’entrée. Il peut aussi y avoir des tests de compétences pour les formations plus professionnelles, comme l’équivalent des IUT ou des Beaux-Arts. Ces dernières années, des réformes ont aussi ajouté des remises à niveau obligatoires avant d’être admis dans certains cursus en faculté.

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Le taux de réussite au bac italien, l’an dernier, a atteint des records : 99,8% ont passé haut la main la fameuse épreuve du grand oral de la Maturità qui terrorise les bacheliers italiens. Mais les statistiques sont trompeuses : le niveau d’étude italien est parmi les plus bas d’Europe, bien en-dessous de la moyenne. Moins d'un jeune sur trois, entre 25 et 34 ans, ressort de son parcours avec un diplôme. Beaucoup n'arrivent tout simplement pas jusqu'à la fac : 2 millions d'entre eux sont à ce jour "hors système", sans formation ni emploi.

Cela fait d'ailleurs des années que la passage du lycée aux études supérieures, est débattu dans le pays. Le ministère de l’Éducation a décidé d’investir sur l’orientation des lycéens, via le plan de relance européen versé à l’Italie. Une somme de 250 millions d’euros sera dédiée à l’accompagnement d’un million d’élèves. Deux milliards et demi sont mis sur la table contre le décrochage scolaire, notamment dans les régions du Sud de la Botte.

Selon ce plan, le pays se dirigerait d'ailleurs vers un système Parcoursup à l’italienne : le ministère de l’Éducation a en effet annoncé, d’ici la fin de l’année, la création d’une plateforme unique d’orientation pour tous les élèves italiens.

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