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Quel avenir pour les salons de l'auto en Suisse et aux États-Unis ?

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Article rédigé par franceinfo - Jérémy Lanche et Loïg Loury
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
La nouvelle Toyota Grand Highlander 2024, présentée lors au Chicago Auto Show, à Chicago, aux États-Unis, le 8 février 2023.  (KAMIL KRZACZYNSKI / AFP)

Les salons de l'auto reprennent après trois années de Covid. L'édition 2023 du salon de l'auto de Genève aurait dû faire son grand retour mardi 14 février mais il aura finalement lieu en octobre prochain au Qatar à Doha. Aux États-Unis, le plus ancien et plus important salon de l'automobile du pays est de retour à pleine capacité à Chicago. 

Le Salon de Genève délocalisé au Qatar

Trois éditions annulées, cela signifie aussi trois années sans rentrées d’argent. Le salon de l'auto est un business comme un autre. Les organisateurs avaient affirmé que le salon de Genève ne survivrait pas à une quatrième annulation. D'autant que l'affluence à tendance à diminuer ces dernières années. C'est la même chose d’ailleurs pour tous les grands salons. Au temps du changement climatique et des appels à la sobriété, la bagnole ne fait plus autant rêver. Ajoutez à cela, des autorités politiques locales un peu gênées. Le salon de Genève, représente 10% du chiffre d'affaires annuel des hôtels de la région. Mais c'est aussi une manifestation qui paraît de plus en plus décalée par rapport aux enjeux climatiques. Tout ça a donc du peser dans le choix de le délocaliser dans le Golfe.

Le Qatar c'est loin. Surtout loin du rayon d'action des ONG de défense de l'environnement qui ne devraient pas trop perturber l'événement. Un événement taillé sur mesure pour la bonne vieille voiture thermique. Le programme : tests de 4x4 dans les dunes de sable, essais de grosses cylindrées sur un circuit de Formule 1 indoor – le grand prix de F1 du Qatar a d’ailleurs lieu en même temps – parade de voitures dans le centre-ville de Doha. Rien à voir avec le mondial de l’auto de Paris où on ne jurait que par l'électrique. À Doha, ce sera tout l'inverse avec 200 000 visiteurs attendus. C'est trois fois moins que le salon de Genève, modèle historique. Mais la version qatarienne est appelée à durer. Les propriétaires du Salon de Genève ont passé un contrat de 10 ans avec Doha. Avec un événement prévu tous les deux ans. 

Salon de Chicago pleine capacité

Aux États-Unis le Chicago Auto Show a ouvert ses portes samedi et sera accessible au public jusqu'au 20 février. Des centaines de milliers de visiteurs y sont attendus toute la semaine. Et cela après plusieurs éditions à taille réduite à cause de la pandémie de Covid-19. Ce n'est donc plus le cas cette année avec un millier de véhicules présentés au public d'après les organisateurs, sur plus de 90 000 mètres carrés. 19 constructeurs automobiles (américains ou étrangers) participent à ce Chicago Auto Show, le plus ancien du pays, puisque la première édition de ce salon s'était officiellement tenue en 1901. Alors plus d’un siècle plus tard, bien sûr, les véhicules ne sont plus les mêmes. Ce sont les SUV et les pickups qui dominent le marché domestique. Ils sont largement représentés à Chicago. Mais les visiteurs ont aussi accès entre autres à une "Super Car Gallery" où sont exposées des voitures sportives ultra compétitives et ultra-chères comme cette Lamborghini Countach, dont le prix dépasse les 2,5 millions de dollars. Sans doute pas la voiture la plus écologique du salon. 

Mais les véhicules hybrides et électriques sont aussi bien présents. Pour une raison simple : le marché américain est en train de s'électriser. 800 000 véhicules sans émissions ont été vendus l'an dernier. Cela ne représente que 6% des ventes mais c'est aussi une hausse de 65% par rapport à 2021. Cette année, le million de voitures électriques vendues pourrait être atteint en particulier grâce à la loi climat de Joe Biden. Celle-ci prévoit d'importantes incitations financières à l'achat d'un véhicule électrique (à condition que celui-ci soit "made in USA"). Ceci étant dit, le prix de ces voitures, 60 000 dollars en moyenne, reste un frein pour de nombreux Américains.  Ces tarifs prohibitifs s'expliquent par la taille des voitures vendues outre-Atlantique où l'on est très attachés aux gros pickups. La Ford F-Series, environ deux tonnes, est ainsi le modèle le plus vendu depuis plus de 40 ans aux États-Unis. Des voitures de plus en plus vertes, mais toujours aussi énormes. C'est le paradoxe et l'impasse en quelque sorte du marché automobile américain. 

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