Conso : eau pétillante avec gazéificateur, moins chère et plus écolo
L’eau en bouteille ne séduit plus les consommateurs, car la quantité moyenne de particules de plastique, contenues dans une bouteille d’eau minérale, est très importante. De nombreuses personnes préfèrent aujourd’hui l’eau du robinet, et n’hésitent pas à acheter des gazéificateurs pour la rendre pétillante. Les précisions d'Hervé Cabibbo, rédacteur en chef adjoint du magazine 60 Millions de consommateurs.
franceinfo : Vous confirmez que l’eau du robinet est plus saine que l’eau en bouteille ?
Hervé Cabibbo : Je ne m’avancerais pas à l’affirmer ! Mais il est vrai qu’une étude publiée dans une revue scientifique très sérieuse en janvier dernier, a avancé une estimation : il y aurait jusqu’à 240.000 particules de plastique par litre dans l’eau en bouteille. Soit 100 fois plus que la précédente estimation qui avait été faite.
Très récemment encore, c’était il y a quelques jours dans une note confidentielle adressée au ministère de la santé, l’Anses, (Agence nationale de sécurité alimentaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), pointait la qualité sanitaire de certaines eaux en bouteille.
De quoi réhabiliter l’eau du robinet, même si la qualité de celle-ci n’est pas toujours satisfaisante, notamment dans certaines régions. C’est un choix que font certains consommateurs, soucieux aussi de vouloir réduire leur consommation de plastique.
Le problème donc c’est quand on aime l’eau pétillante, ce mois-ci dans votre magazine, vous avez testé 7 machines à gazéifier. Rappelez-nous le principe...
Le processus de gazéification consiste à dissoudre du dioxyde de carbone alimentaire, le C02, dans de l’eau, pour y créer des bulles. Concrètement, le C02 contenu dans une cartouche est injecté sous pression dans la bouteille hermétiquement fixée à la machine.
Cela se fait à l’aide du bouton-poussoir de la machine, et selon un principe élémentaire : plus on émet de pressions, plus on injecte de gaz dans l’eau. On peut donc choisir son niveau de gazéification en fonction de son goût, beaucoup de bulles ou un peu moins.
Mais est-ce que les cartouches des machines que vous avez testées ont toutes la même autonomie ?
En toute logique, si on aime l’eau avec beaucoup de bulles, et que l’on a la main lourde sur le bouton-pression dont je parlais, la cartouche s’épuisera plus vite. Mais en tenant compte des recommandations de chaque fabricant pour une eau "moyennement gazéifiée", on se rapproche de ce qui est annoncé par la plupart d’entre eux : environ 60 litres d’eau avec une seule cartouche.
Précisons, c’est important, que les cartouches qui se vissent, sont "standard", et qu’elles sont donc compatibles avec toutes les machines, à l’exception des références les plus récentes de Sodastream qui, elles, fonctionnent avec un système à clipser.
Et il y a une différence dans la qualité des bulles, est-ce ces eaux pétillantes sont aussi séduisantes que celles que l’on trouve dans le commerce ?
Pour notre jury, le résultat est tout à fait satisfaisant, à condition bien sûr de disposer d’une eau du robinet à la hauteur. Avec l’avantage quand même de pouvoir choisir, à chaque production, son niveau de bulles.
Il y a aussi celles qui permettent d’ajouter des arômes. C’est concluant ça ?
Deux fabricants en effet commercialisent des arômes à utiliser avec sa machine : Pepsi, Lipton, limonades aromatisées, sirop et bien d’autres sous forme de concentrés. L’idée, c’est évidemment de pouvoir se fabriquer son propre soda à domicile.
Nos experts ont, bien sûr, voulu comparer, par exemple le Cola avec le Coca-Cola original, et le résultat n’a pas été concluant. Le verdict est même sévère, c’est encore plus sucré que le Coca, et le goût est bien trop différent. Bref, il sera difficile de leurrer les amateurs de Coca.
Et pour les bouteilles, on peut prendre n’importe lesquelles ?
Non, contrairement aux cartouches de gaz, les bouteilles ne sont pas interchangeables, vous devrez utiliser la ou les bouteilles livrées avec la machine. Et en racheter chez le fabricant ou dans une enseigne d’électroménager si besoin.
Curieusement, la grande majorité de ces machines imposent des bouteilles en plastique, en polyéthylène téréphtalate précisément, plus communément appelé PET. Un seul modèle dans notre essai a opté pour des bouteilles en verre.
Mais en termes d’hygiène, ça pose question, c’est de l’eau qui stagne, est-ce qu’il faut prendre un minimum de précaution avant de boire cette eau pétillante ?
Certains fabricants précisent dans leur notice que l’eau ainsi produite doit être consommée sous deux jours. Mais le plus important, c’est de ne pas garder les bouteilles en PET au-delà des dates de péremption, celles-ci étant précisées sur les bouteilles en elles-mêmes.
En clair, il faut en racheter de nouvelles, tous les deux ans, car avec le temps, les bouteilles en PET se détériorent. Ou alors opter pour une machine qui fonctionne avec des bouteilles en verre.
En termes d’économie est-ce vraiment rentable, est-ce qu’on peut l’évaluer ?
Alors, il n’y a pas photo, c’est très économique. 0,22 d'euro au mieux le litre d’eau gazeuse, on est vraiment trois à quatre fois moins cher qu’un litre de Perrier ou de Badoit. Mais attention, sans compter le coût de la machine, ou le renouvellement des bouteilles en PET.
Quel est le prix moyen d’un appareil ?
La plupart sont dans une fourchette de 80 à 120 euros, mais les premiers prix commencent à 60 euros. Toutes sont livrées avec une, voire deux bouteilles, et, à l’exception d’un modèle, avec une cartouche de gaz.
Quels conseils vous pourriez donner aux auditeurs de franceinfo avant d’acheter une machine à gazéifier ?
D’abord, de prendre le temps de surveiller les prix, étonnamment fluctuants d’un mois sur l’autre, et sans aucune logique. C’est en tout cas ce que nous avons constaté. Et de ne pas manquer les périodes de promotions qui se succèdent très régulièrement.
Ensuite, de privilégier un système avec bouteilles en verre. C’est plus écologique et cela permet d’aller au bout de la démarche d’arrêter le plastique pour son eau minérale.
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