franceinfo conso. Bien choisir son climatiseur
Il fait beau et chaud sur une très large partie de la France ces derniers jours. L’été s’installe et avec lui cette question pour de nombreux français : comment faire face à la chaleur ? Faut-il acheter un climatiseur ? Si oui, lequel ?
Les étés se suivent et sont de plus en plus chauds. On commence à s’habituer et à redouter les vagues de chaleur estivales. Comment choisir un climatiseur qui remplisse son office ? Quelles sont les précautions à prendre et comment l''installer ? Fanny Guibert signe un dossier spécial clim dans le mensuel de juin du magazine 60 Millions de consommateurs.
franceinfo : Le premier enseignement c'est de ne pas se précipiter, d'anticiper son achat ?
Fanny Guibert : Le risque est en effet d’acheter le premier appareil venu, celui en tête de gondole dans la grande surface dans laquelle on se rend. J’ai regardé ce matin sur le site d’une grande surface de bricolage et les appareils qui sont mis en avant ne sont clairement pas les plus performants. Le client sera déçu avec un climatiseur peu efficace, bruyant, énergivore, avec donc avec un risque d’impact non négligeable sur la facture.
Vous avez testé pour votre enquête des climatiseurs monobloc mobiles, comment ça fonctionne et quels sont les avantages ?
Ce sont des appareils d’un seul bloc qui vont extraire la chaleur dans le logement et l’évacuer vers l’extérieur. Ils ont l’avantage d’être abordables, avec des prix pour la plupart inférieurs à 1 000 euros. Ils sont aussi faciles d’utilisation, il suffit de les brancher et ça tourne. Ce n’est pas le cas avec les climatiseurs "split", qui ont un bloc à l’intérieur et un bloc à l’extérieur et qui doivent être installés par un professionnel.
Que faut-il regarder en premier avant d’en acheter un ?
La principale référence, la plus importante à regarder, c’est l’étiquette énergie. Pas seulement la classe énergétique mais l’étiquette entière qui permet de savoir qu’un climatiseur "B", ce n’est pas bien. Les plus mauvais appareils sont en C ou D, en rouge, et les meilleurs, ceux qu’il faut viser sont en A +, ++ et +++, en vert.
Mais à la fin du mois est ce qu’on sait combien nous coûte l’utilisation d’un climatiseur ? Et comment faire pour réduire la facture ?
Nous avons fait des calculs. Á raison d’une consommation moyenne de 1 KW/h, et en prenant un tarif moyen de l’électricité, on aboutit à 4,50 euros pour une journée d’utilisation. Pour une semaine, l’addition atteint 32 euros. Il faut donc vraiment limiter l’utilisation du climatiseur aux jours les plus chauds, sous peine de faire facilement flamber sa facture d’électricité.
Mais ces appareils sont bruyants ?
Certains appareils osent se dire silencieux ! Un climatiseur monobloc silencieux, cela n’existe pas, ne rêvez pas. Son bruit peut constituer une vraie gêne pendant la nuit. Il faut donc vraiment choisir les climatiseurs qui font le moins de bruit et quelques décibels d’écart font la différence. On évitera les 64 ou 65 dB pour viser ceux qui sont à moins de 60 dB.
Est-ce qu’ils sont vraiment efficaces ? À partir de quelle température ?
Il ne faut pas trop en attendre. Nous avons fait un test en conditions réelles, avec une pièce à 35° et les appareils ont permis de descendre à 26°- 27°. C’est déjà bien, car il est plus facile de dormir à 26° qu’à 35°. Mais ils ne font pas plus, ce ne sont pas les climatiseurs les plus efficaces.
Il y a bien sûr des différences entre les modèles ?
Oui, la consommation électrique notamment. Elle varie du simple au double dans notre échantillon de huit climatiseurs. La facture annoncée pour une semaine d’utilisation peut varier entre 22 euros avec les climatiseurs les plus économes à 44 euros avec les plus gloutons. Le calfeutrage est un autre critère de choix. C’est le dispositif pour coincer le tuyau d’évacuation dans la fenêtre, il doit être le plus hermétique possible.
Et si on n’a pas de climatiseur, comment peut-on rester au frais ?
Il y a de nombreuses solutions à mettre en œuvre, et cela peut commencer dès la conception du logement. Le premier objectif est de limiter l’exposition aux rayons du soleil pendant la journée. Il y a malheureusement trop de maisons conçues ces dernières années pour le confort d’hiver avec une exposition plein Sud. Il faut se protéger du soleil avec des auvents, des volets, des pergolas, en plantant un arbre ou des haies. Des canisses peuvent être installées sur des terrasses.
Le deuxième objectif est de rafraîchir le logement la nuit, et pour cela il faut bien ventiler. Cela sera plus facile avec un appartement traversant, mais là encore, il y a beaucoup d’appartements qui ne permettent pas de vrais courants d’air. Il faut ouvrir, ventiler, chercher à favoriser la circulation de l’air la nuit.
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