Location de vacances : comment repérer les pièges et les arnaques
Les plateformes de locations saisonnières séduisent de plus en plus de propriétaires et vacanciers. "La confiance n’empêche pas la vigilance pour éviter les déboires", souligne un dossier du magazine "60 Millions de consommateurs".
Comme tous les samedis avec le magazine 60 Millions de consommateurs, un nouveau rendez-vous aujourd'hui avec Hervé Cabbibo, rédacteur en chef adjoint de la rédaction qui consacre, dans le numéro du mois de mai, tout un dossier sur les plateformes de location pour les vacances, puisque les vacances de printemps se terminent ou sont en train de se terminer et beaucoup de Français se projettent déjà pour cet été.
Quelles maisons réserver ou etc ? Et puis surtout comment faire ? Comment comparer ces plateformes en ligne qui sont apparues en France à la fin des années 90, un peu plus tard d'ailleurs pour Airbnb, c'était en 2008.
franceinfo : Le premier constat que vous faites, c'est que ces locations ont pris maintenant une place absolument incontournable sur le marché ?
Hervé Cabbibo : Oui, en effet, il semble que les Français ne peuvent plus s'en passer quand il s'agit de partir en vacances. Une étude qui a été publiée en 2021 montrait que 52% d'entre eux, et même 59% des Franciliens ont déjà utilisé au moins une fois ce type de plateforme pour trouver une location. Aujourd'hui, il y a un million de locations à portée de clic des vacanciers, toutes plateformes confondues.
Comment choisir celles qui nous correspondent le mieux ?
Tout dépend si on est propriétaire ou vacancier. Côté propriétaire, il faudra s'intéresser à la commission sur chaque location, très variable d'un site à l'autre. 15% pour Booking et entre 14 et 16% pour Gîtes de France, mais 3% seulement pour Airbnb, HouseTrip et même 0% avec Leboncoin. Mais côté vacancier, c'est exactement l'inverse. Les frais de service varient là aussi et c'est 14% chez Airbnb, jusqu'à 16% chez HouseTrip et 0% chez Booking. On notera aussi que le choix est plus large chez Airbnb : plusieurs centaines de milliers de locations en France. Il reste à considérer les conditions d'annulation, mais ces dernières dépendent surtout des propriétaires eux-mêmes, et très peu des plateformes. Au final, je dirais à un vacancier de ne pas s'arrêter sur un seul site, de tous les visiter. La perle rare n'est peut être pas là ou on pense la trouver.
Il ne faut pas croire aux annonces un peu trop belles quand on cherche un logement ? Quels sont les conseils ?
Je dirais de ne pas trop croire au père Noël, bien sûr, en regardant les annonces. Si le rapport qualité/prix est vraiment très intéressant, il faut se méfier. C'est sans doute une arnaque. Et si l'annonce a été mise en ligne trois jours plus tôt, et qu'il n'y a aucun avis, il faut vraiment tirer la sonnette d'alarme. Mais le plus important, c'est quand même de suivre des règles très précises en matière de règlement.
"Ne finaliser en aucun cas une transaction en dehors de la plateforme, même si l'on vous promet une réduction de prix en passant par un autre service et surtout pas pour payer sur un compte basé à l'étranger."
Hervé Cabbiboà franceinfo
Utilisez les outils mis à disposition par les plateformes. C'est le meilleur moyen d'avoir des garanties contre les arnaques.
Et si on est propriétaire bailleur, quels sont vos conseils ?
Du côté du propriétaire, il faut d'abord être le plus précis possible dans la rédaction de son annonce. Sans oublier de détailler le niveau d'équipement. Surtout, joindre un maximum de photos, et enfin vérifier le profil des demandeurs en consultant avis et commentaires qui ont été laissés par les précédents propriétaires.
Il y a aussi l'échange de maisons sur lequel vous insistez un peu. Si on est prêt à accueillir des gens chez soi, comment procéder ?
Il faut d'abord se connecter sur des sites spécialisés, par exemple Home Challenges, Home Link ou Sweet Home. Ensuite, publier son annonce qui décrit son appartement ou sa maison avec des photos bien sûr. Puis lancer une recherche pour un logement dans une région du monde, un pays, une ville. Et une fois qu'on a trouvé, proposer un échange. Si ça colle, vous discutez des détails avec la personne qui est à l'opposé et vous finaliser les choses sur le site.
C'est un système qui est gratuit ?
A l'exception quand même d'un abonnement annuel pour deux plateformes sur les trois que nous avons étudiées, de l'ordre de 120 ou 150 euros.
Est-ce qu'on peut faire l'échange de maison quel que soit son logement ?
Il ne faut pas rêver. Ce sera plus difficile d'échanger son deux pièces cuisine à Corbeil-Essonnes contre une villa de douze pièces avec vue sur la baie de San Francisco. Donc oui, c'est un plus qui peut changer la valeur de l'échange.
Et pour échanger sa maison Est-ce qu'il faut en être propriétaire ou on peut en être locataire ?
Il n'y a pas de transaction financière, il n'y a donc pas de sous location. Donc il n'a pas lieu d'avertir qui que ce soit. Si c'était vos voisins qui pourraient s'inquiéter de voir qu'une famille de vacanciers habite chez vous, c'est un peu comme si vous receviez des amis en votre absence.
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