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Rhume, toux : les médicaments possibles et ceux à risques

Le rhume et la toux sont des maladies de l'hiver que l'on essaie trop souvent d'enrayer avec des médicaments sans ordonnance qui ne sont pas tous efficaces et peuvent être parfois dangereux pour notre santé.

Article rédigé par franceinfo - Marc Podevin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un rhume, une toux, trop de médicaments qui le plus souvent ne sont pas efficaces, voire dangereux. (Illustration) (LUIS ALVAREZ / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)

Une toux sèche, un mal de crâne, un coup de fatigue inhabituel, si ce n'est pas le Covid, c'est l'une des maladies de l'hiver. Pour se soigner, certains se précipitent en pharmacie et reviennent avec un traitement qui n’est pas toujours vraiment efficace, voire même dangereux. C’est ce que nous dit 60 Millions de consommateurs dans son dernier numéro. Les précisions de Sylvie Metzelard, rédactrice en chef de ce magazine.  

franceinfo : On va commencer avec les traitements en cas de toux sèche, qu'est-ce qu'il vaut mieux éviter ?  

Sylvie Metzelard : Pour ce type de toux, on peut vous prescrire des antitussifs codéinés (comme le Pulmoserum ou le Néo-codion pour n’en citer que deux très connus) ou vous pouvez acheter en accès libre des antitussifs à base d’anti-histaminiques (comme Humex toux sèche ou le Toplexil). Mieux vaut éviter les uns et  les autres, car ils présentent tous des effets indésirables possibles, plus ou moins graves.  

Quel type d’effets secondaires par exemple ?  

Pour les sirops à base d’anti-histaminiques, ce peut être des soucis de constipation, de somnolence bien sûr, de bouche sèche, mais aussi des troubles cardiaques ou des réactions allergiques sévères. Pour les produits codéinés qui sont réservés à l’adulte et sur prescription (la codéine est un opiacé), on note des soucis de somnolence et des difficultés respiratoires. Il faut savoir que certaines personnes ont des métabolismes qui transforment très vite la codéine en morphine, et peuvent être exposés à des surdoses même en suivant bien les posologies !  

Et pour la toux grasse, il y a aussi des références à bannir ?

S’il ne faut surtout pas se retenir de tousser et de cracher quand on a une toux grasse, il n’y a pas grand-chose à garder dans les expectorants. Tous ceux à base d’ambroxol sont à bannir : Muxol, Surbronc, Vicks expectorant. Ils contiennent des dérivés terpéniques qui peuvent exposer à des convulsions ; Ceux à base de Bromexhine peuvent provoquer des réactions cutanées.    

Enfin le nez bouché : là aussi, tout n'est pas bon à prendre ?  

Non, effectivement ! Les traitements qui combinent paracétamol avec un décongestionnant ou des antihistaminiques (Actifed Rhume jour & nuit, Dolirhume, Fervex Rhume, Humex Rhume) peuvent présenter plus de risques que de bénéfices : somnolence, risques de troubles cardio-vasculaires qui peuvent être très graves. La revue indépendante Prescrire qui a contribué à ce dossier considère que les médicaments avec ce type d’associations sont vraiment « à écarter» pour le rhume.  

Qu’est-ce qui est préconisé alors ?  

Des solutions simples ! Pour dégager le nez, le plus efficace est de laver et d’humidifier les conduits : - avec du sérum physiologique ; avec une solution d’eau de mer isotonique (Fluimer, Hexamer, Prorhinel…)

Et les remèdes de grand-mère dans tout ça ? Est-ce que c'est une solution ?  

Ca dépend lesquels : pour déboucher le nez, une inhalation de vapeur d’eau bouillante, c’est très bien ; il est inutile de mettre des produits à base d’huiles essentielles ou de dérivés terpénique dedans (camphre menthol et tout le toutim) Pour la toux sèche, le miel (mais pas avant un an surtout !) et une tisane de thym c’est parfait.   En fait, le bon remède, c’est la patience. La plupart du temps, les bobos de l’hiver (toux, rhume) sont des pathologies d’origine virale pour lesquelles il n’y a pas de vrai traitement curatif. D’où la petite plaisanterie : un rhume traité dure une semaine, un rhume non traité dure sept jours.  

Et pour ceux qui piocheraient dans leur propre pharmacie, est-ce qu'il y a des traitements dont il faut se débarrasser ?  

Oui, tous les sirops à base de pholcodine que  l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a fait retirer définitivement du marché en septembre dernier. Ils exposent à un risque d’allergie aux curares, ces mêmes produits utilisés lors des anesthésies générales. Leur nom : Pholcodine (Biogaran), Biocalyptol, Broncalène et Dimétane.  

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