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Paul McCartney en solo et "All that jazz" : nos conseils pour se cultiver pendant le confinement

Tous les jours, franceinfo vous propose des conseils culture pour se cultiver même par temps confiné, face au coronavirus. 

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile - Ersin Leibowitch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Paul McCartney, sa femme Linda et leur fille le 25 mars 1971 à l'aéroport de Londres  (UPI)

Pour passer le temps pendant le confinement, franceinfo vous propose des conseils culture. Chaque jour, nous vous conseillerons de la lecture, de la musique, des séries ou des films.

Un disque : McCartney, le premier album solo de l'ex Beatles

Le 10 avril 1970, Paul McCartney annonce publiquement la séparation des Beatles. Une semaine plus tard, il sort son premier album solo. John Lennon accusera son ex-partenaire d’avoir utilisé la séparation du groupe pour vendre ce premier disque, sous son nom : un disque sobrement intitulé McCartney, mais également connu comme "l’album aux cerises", pour la nature morte qui orne la pochette, une photo de Linda McCartney.

Lorsqu’il enregistre cet album, McCartney est au plus bas. Non seulement les Beatles se séparent, mais Paul est même obligé d’assigner en justice ses trois amis pour leur éviter, à tous, la ruine. Déprimé, McCartney s’enferme chez lui avec un enregistreur quatre pistes, et quelques instruments. Il joue de la batterie, de la basse, de la guitare, des claviers, il chante toute les parties vocales, à l’exception de quelques chœurs de son épouse et muse Linda. Pendant deux mois, Paul McCartney enregistre des voix dans sa salle de bains, des batteries en sous-sol, des guitares dans son salon.

Brut de décoffrage

Il n’hésite jamais à expérimenter, comme il le faisait déjà avec les Beatles, mais consciemment, il prend le contre-pied de leurs productions soignées, et jette sur bande les idées qui lui viennent, presque telles quelles. Le résultat est souvent brut de décoffrage et assez inégal, mais une fois de plus, quelques mélodies de Paul McCartney font toute la différence.

A sa sortie, la production relativement artisanale de ce disque lui valut de sévères critiques. Mais avec le recul, c’est l’un des premiers disques "faits à la maison", un genre qui n’a cessé de se développer jusqu’à aujourd’hui.

"McCartney" : écoutez le conseil culture d'Ersin Leibowitch

Un film : All that jazz, de Bob Fosse

C'est sur les scènes de Broadway que Bob Fosse a connu la gloire comme chorégraphe. En 1975 avec Liza Minelli il tourne Chicago avant d'en faire un spectacle. Mais malgré un Oscar, le genre s'essouffle en cette fin des années 70. All that jazz est un pari, Bob Fosse casse les codes de la comédie musicale, s'inspire largement de sa vie et porte à l'écran les affres de la création. Joe Gideon, Roy Scheider, vu dans French connection, Les dents de la mer, est son alter ego : un chorégraphe égocentré, volage, autoritaire, accro au tabac et aux amphétamines, qui se lance dans une nouvelle production.

À l'époque, Bob Fosse sort d'un infarctus. Dans All that jazz, son double défie la mort qui apparaît sous les traits diaphanes de Jessica Lange, vêtue de vaporeuses tenues blanches. Dans un show psychédélique permanent, le cinéaste-chorégraphe magnifie le travail des danseurs, dit son amour pour cet art sans s'épargner au passage. Contrairement aux comédies musicales dans lesquelles les scènes chantées et dansées s'imposent dans le récit, elles sont ici toujours liées au spectacle en création. Bob Fosse y met sa passion, sa mégalomanie et une bonne dose de sensualité.

Scènes de travail, répétitions, visions hallucinées des déboires de santé de Joe Gidéon, All that jazz mêle les univers d'un artiste infernal et attachant, entouré de femmes, ses danseuses, sa compagne et sa fille. Bob Fosse assume sa mégalomanie. All that jazz a le charme kitsch de son époque, les chansons On Broadway de George Benson, Bye bye love reprise par Roy Scheider et Ben Veeren dans un final époustouflant sont entrées dans l'histoire de la comédie musicale.

"All that jazz" : écoutez le conseil culture de Thierry Fiorile

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