Automobile : après Volkswagen, faut-il craindre des fermetures d'usines en France ?

On assiste à un plan social historique chez Volkswagen en Allemagne : le constructeur prévoit au moins trois fermetures d’usines, avec à la clé des dizaines de milliers de suppressions d’emploi. Et en France comme en Italie, Stellantis tourne déjà au ralenti.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le 28 octobre 2024, un employé de Volkswagen du site de Zwickau tient une alarme. Les salariés de tous les sites allemands de VW ont été informés lundi des projets actuels de l'entreprise, notamment à Zwickau, Chemnitz et Dresde. (HENDRIK SCHMIDT / DPA)

Le communiqué du comité d'entreprise de Volkswagen, sorti lundi 28 octobre, est un choc car le constructeur de voitures allemand est le premier groupe automobile européen. Le plan d’économies annoncé est massif. En plus des milliers de suppressions d’emploi – on n’a pas le chiffre précis - le groupe prévoit des baisses de salaires. L'objectif est d'économiser au moins 4 milliards d'euros pour faire face à la chute importante de demandes de voitures.

Le 28 octobre 2024, les employés de Volkswagen déclarent la guerre à la direction de Wolfsburg. (HENDRIK SCHMIDT / DPA)

Volkswagen vend moins, notamment en Chine, qui reste son principal marché. L’électrique est loin de compenser et les commandes stagnent. En Allemagne, cette annonce de fermetures d’usines fait l’effet d’une bombe, car Volkswagen est le symbole de la puissance industrielle, d'un groupe automobile qui a toujours eu les reins solides.

Inquiétudes en France et en Italie

En France, on se demande si Volkswagen n’est pas l’arbre qui cache la forêt. Pour l’instant, les constructeurs français n’en sont pas là, mais ils ne sont pas épargnés par la concurrence chinoise d’une part, et par le coup de frein des achats de voitures. En témoignent les jours de chômage partiel, qui se sont multipliés depuis le début de l’année, dans les usines Stellantis de Poissy, Douvrin et Caen. De nombreux salariés sont encouragés à trouver du travail ailleurs. Et Carlos Tavares, le patron du groupe, n’a rassuré personne au Mondial de l’automobile de Paris, il y a quelques jours, en disant qu’il n’écartait aucune fermeture d’usines pour rester compétitif.

En Italie, des usines Stellantis tournent aussi au ralenti, et des travailleurs sont aussi en chômage partiel. Il y a dix jours, le pays a assisté à une grève historique, comme il n’y en avait pas eu depuis 40 ans en Italie. Le 18 octobre, 20 000 travailleurs - des employés de Stellantis, mais aussi des fournisseurs - ont défilé à Rome pour réclamer des garanties sur leurs emplois.

Le passage à l’électrique se fait donc dans la douleur. Cette transition implique des investissements lourds, et des réorganisations d’ampleur. Et c’est toute la filière automobile qui souffre, les sous-traitants comme Forvia, Valéo, Bosch, réduisent la voilure. Selon, la fédération des équipementiers européens, il y a déjà eu 32 000 suppressions de postes, rien que ce premier semestre, c’est plus que pendant le Covid. Face à l’interdiction de la vente de voitures thermiques à l’horizon 2035 décrétée par Bruxelles, le secteur demande à l’Europe des aides mais aussi des aménagements.

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