Automobile : Stellantis s'allie au Chinois Calt pour la production des batteries de voitures électriques

Le groupe français Stellantis vient de nouer un partenariat avec le géant chinois pour fabriquer les batteries de ses voitures électriques.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Carlos Tavares, le directeur général de Stellantis. (MATHIEU PATTIER / OUEST FRANCE / MAXPPP)

Le fait que Stellantis se tourne vers une entreprise chinoise pour produire ses batteries peut sembler bizarre et paradoxal alors que le gouvernement parle toujours de construire des champions européens. Mais, dans ce marché très concurrentiel de la batterie électrique, le chinois Calt est le numéro un du secteur.

Ce rapprochement est donc une façon pour Stellantis de sécuriser ses approvisionnements, d’avoir suffisamment de batteries, tout en cherchant à garder la mainmise sur la production. C'est dans cette optique, que Stellantis a choisi la forme d’une coentreprise avec Calt pour installer une "gigafactory", c’est-à-dire une grande usine de batteries. Celle-ci produira des batteries LFP, pour lithium, fer et phosphate, qui sont différentes des NMC, pour nickel, manganèse, et cobalt, qui sont plus chères, mais que la plupart des marques européennes utilisent.

Même s’il faut les recharger un peu plus souvent, ces batteries au lithium coûtent moins cher et elles permettent ainsi de baisser le tarif de la voiture électrique. C’est d’ailleurs la technologie utilisée par tous les constructeurs automobiles chinois et c’est ainsi qu’ils arrivent à casser les prix. Avec ces batteries à bas coût, Stellantis espère étendre son marché et conquérir les plus petits budgets.

Une production en Europe

Malgré l'accord avec Calt, Stellantis ne produira pas en Chine. Les deux groupes envisagent une implantation en Europe même s’il y a peu de chances que ce soit en France. L’idée est que Calt fournisse les usines européennes de Stellantis donc ce sera probablement là où le constructeur assemble déjà ses véhicules électriques, en Espagne ou du côté de l’Europe de l’Est.

Stellantis a également passé un accord avec Orano, une société française, spécialisée dans le combustible nucléaire. Là aussi, le groupe passe par une coentreprise, mais cette fois-ci, pour recycler les batteries qui arrivent en fin de vie. La technologie d’Orano doit permettre de récupérer tous les composants des batteries en lithium et d'être vertueuse. Cette opération devrait se faire sur le site qu’Orano prévoit d’ouvrir dans deux ou trois ans, en France, du côté de Dunkerque.

Avec tous ces partenariats, Stellantis cherche à structurer sa filière de batteries électriques en lithium, et à maîtriser de bout en bout l'ensemble de la chaîne de valeur. Pour rivaliser avec ses concurrents, le groupe met le paquet puisque le fabricant a prévu d’investir 30 milliards d’euros au total d’ici 2025 sur le véhicule électrique.

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