Compétitivité : la France produit plus de talents qu'elle n'en attire
La France est une fabrique de talents de renommée mondiale. C'est ce qu'affirment les résultats de l’Indice mondial de compétitivité en matière de talents en 2023, qui place l'hexagone à la 19e place mondiale. Voilà trois ans que la France fait partie de la vingtaine de pays les plus compétitifs en matière de compétences. Elle se maintient à cette 19e place aux côtés de pays comme l'Allemagne qui se classe 14e, le Canada, 13e, l'Angleterre, 10e et l'Australie, 8e. Le trio de tête est quant à lui occupé par la Suisse, Singapour et les États-Unis.
Des progrès dans certains domaines
Ce classement est celui de l'Insead, une grande école de management, qui chaque année, passe au crible la capacité des États à produire, mais aussi attirer et retenir le capital humain sur le territoire en fonction de critères comme la qualité de l'enseignement, la protection sociale et la fiscalité.
Selon l'étude, ce n'est pas tant le système d'éducation initial qui fait la différence, mais plutôt la formation permanente, un secteur dans lequel la France a fait beaucoup de progrès ces dernières années parce que les entreprises jouent plus le jeu qu’avant. Le développement de l'apprentissage, un système très encouragé par le gouvernement, améliore aussi les scores. La France est en effet en passe de rattraper son retard par rapport à la Suisse, l’Autriche ou l’Allemagne.
En revanche, si l'hexagone sait produire des talents, ces derniers partent souvent à l'étranger, ce qui est un vrai problème, car c'est une perte pour le pays.
Un pays moins attractif
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la France n’est plus forcément perçue comme un pays où il fait bon vivre ni travailler. Selon les auteurs du classement, les différents mouvements sociaux en sont les causes. En effet, les conflits contre la réforme des retraites, les gilets jaunes, ou encore les violences urbaines de juin dernier génèrent des tensions et des fractures sociales, qui peuvent effrayer.
À ces différents éléments, s'ajoutent aussi les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes, notamment pour l’accès à des postes hiérarchiques. Le fameux plafond de verre auquel se heurtent encore trop souvent les femmes. Même si des progrès ont été réalisés, ça reste un frein, y compris pour les talents étrangers. Rectifier ce tir permettrait à la France de gagner quelques places et espérer entrer dans le top 15 ou 10 l'an prochain.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.