Covid-19 : faillites d'entreprises, le plus dur est à venir
Les restaurants et bars vont donc rester fermés, l’activité ne va pas reprendre normalement, car le virus est toujours là. Quels risques de faillites d’entreprises ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
Malgré la crise, le nombre de faillites est plus faible que les années précédentes. Selon la banque de France, entre 2019 et 2020, il y a même 30 % de défaillances d’entreprises en moins. C’est un des paradoxes, alors que beaucoup de sociétés travaillent au ralenti, dans l’aéronautique, l’aérien, le tourisme et que d’autres sont à l’arrêt total, dans le culturel, la restauration, etc.
L’explication : les entreprises sont sous perfusion, grâce à la panoplie d’aides du gouvernement. Ça évite à celles qui, en temps normal devraient être en procédure judiciaire ou en liquidation, de sombrer. Y compris celles qu’on appelle les "entreprises zombies", c'est-à-dire dont le modèle économique n’est pas viable ou qui étaient trop endettées avant la crise, indépendamment du Covid-19. Ces mesures, ce sont le chômage partiel, le fonds de solidarité mais aussi les prêts garantis par l’État, les PGE. Plus de 600 000 entreprises ont bénéficié pour 127 milliards d’euros au total. Ces prêts permettent de remplacer temporairement la perte de chiffre d’affaires.
Près de 200 000 destructions d'emplois en 2021
Le risque c’est quand ces aides vont diminuer. Quand ces dispositifs d’urgence vont être débranchés, ça promet d’être l’hécatombe. Selon l’assureur Euler Hermès, le nombre de faillites va atteindre 50 000 en 2021, soit deux fois plus que l’an dernier et la secousse va se prolonger les années suivantes puisqu’il parie sur 60 000 faillites en 2022. Ce qui va entraîner des destructions d’emplois, près de 200 000 cette année, selon l’OFCE (l’Observatoire français des conjonctures économiques).
D'autres secteurs sans doute touchés
Les secteurs les plus affectés sont ceux qui restent le plus longtemps fermés. Hôtellerie, loisirs, tourisme, aérien sont en première ligne. Le risque, c’est que ces faillites en cascade se propagent vers d’autres pans de l’économie, jusqu’alors plutôt préservés comme la sphère financière par exemple. C’est pour éviter cet effet domino que le gouvernement essaie d’ailleurs d’allonger l’échéancier de remboursement des prêts aux entreprises ou qu’il réfléchit à ne pas arrêter trop vite les dispositifs de soutien.
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