Dissolution : comment vont réagir les milieux économiques et les syndicats ?

Emmanuel Macron a donc choisi de dissoudre l'Assemblée nationale après le revers essuyé aux élections européennes. Cette décision prend tout le monde par surprise y compris les milieux économiques.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 2min
La Défense, 4e quartier d'affaires le plus attractif au monde, en 2023 (photo d'illustration). (PHILIPPE MODOL / RADIO FRANCE)

La surprise est bien un élément que les milieux économiques détestent, tout comme ils détestent l’incertitude politique et l’instabilité. La dissolution prononcée dimanche, veut dire pour eux, que la politique économique menée par Emmanuel Macron est susceptible d’être modifiée. En fonction des résultats des futures législatives, la politique de l’offre, par exemple, mise en oeuvre depuis plus de sept ans peut être remise en cause. 

Pour connaître la réaction des marchés, on attend l’ouverture des bourses, mais le plus probable, ce sont des tensions sur les taux d’intérêts puisque la confiance des investisseurs promet d’être affectée. Soit ils se détournent de notre dette, soit ils continuent à en acheter, mais demandent une prime de risque supplémentaire. Il faut donc s’attendre à ce que les taux d’intérêts sur les obligations d’État augmentent. C’est paradoxal, mais la dissolution va certainement avoir plus d’effets sur les taux que la dégradation de la note financière de la France de Standard &Poor’s, prise il y a une quinzaine de jours.

Quelles réactions attendre des syndicats ?

Tous les textes en discussion en ce moment à l’Assemblée sont gelés. Sur le plan économique, le projet de loi simplification administrative est mis en "stand by", idem pour la réforme de la fonction publique. Le projet d’un acte 2 de la loi Travail prévu à la rentrée va aussi sûrement rester dans les cartons. Pour l’assurance-chômage, c’est un peu différent car elle dépend d’un décret qui doit être pris début juillet, donc hors circuit législatif. Mais étant donné les oppositions que suscite cette réforme, le gouvernement peut aussi prendre un décret d’attente qui prolonge les conditions actuelles.

CGT ou CFDT sont des fervents opposants à l’extrême-droite mais ce n’est pas simple pour eux, car ils comptent forcément dans leurs rangs des partisans du Rassemblement national. Sophie Binet, la numéro 1 de la CGT, a toutefois appelé dès dimanche soir à un rassemblement du monde du travail face au RN. Idem pour Marylise Léon qui assure que la CFDT mobilisera toutes ses forces pour ne pas confier le pouvoir à l’extrême-droite. Du côté du patronat, pas de prise de position encore car les lignes sont moins claires entre le RN et les patrons. Le Medef réunit un bureau exceptionnel lundi matin.

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