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Economie : la dette française nous coûte de plus en plus cher

Bruno Le Maire, ministre de l'Économie présente jeudi la trajectoire économique de la France pour les quatre ans à venir, que l'on appelle "le programme de stabilité". Avec ce gros nuage noir : notre dette nous coûte de plus en plus cher.
Article rédigé par franceinfo, Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, à Paris, le 3 avril 2023. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

C'est l'épée de Damoclès au-dessus de la France : la dette se creuse à cause des taux d'intérêts qui ne cessent d'augmenter. Comme pour les ménages, les crédits que l'on contracte en ce moment sont à des taux nettement plus élevés qu'avant. Il y a encore quelques mois, ça ne coûtait pourtant rien ou presque à la France d'emprunter : les taux étaient à zéro. Et Bercy pariait sur une remontée à 2,5% sur 10 ans.

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Mais, le problème, c'est que les taux se sont envolés beaucoup plus vite que prévu. Ils sont déjà à quasiment 3 % et ça n'est pas terminé. C'est pourquoi, emprunter est nettement plus cher, la charge de la dette, c'est-à-dire, la facture liée aux intérêts s’alourdit. Selon Bercy, un point d'intérêt en plus, à horizon 2027, représente 15 milliards d'euros de charge supplémentaire.

On rappelle que la France a une dette publique qui se rapproche des 3 000 milliards d'euros. Ce sont des marges de manœuvre en moins pour le gouvernement. Rien que pour sa charge de la dette, la France va devoir payer au moins 10 milliards d'euros en plus d'ici 4 ans.

La crise financière couve

D’où cette volonté de Bercy d'accélérer sur la réduction des dépenses en demandant aux ministères de faire des économies. Sans compter, que dans le même temps, il faut trouver de l'argent pour financer les nouvelles promesses présidentielles, pour assurer le remplacement des profs, améliorer la prise en charge aux urgences, embaucher des magistrats, etc. Mais avec l'inflation, les recettes fiscales sont plus importantes que prévues. L'inflation permet à l’État d'engranger plus de montants de TVA, plus de cotisations salariales, mais c'est loin de compenser.

Le gouvernement ne veut pas augmenter les impôts, ni les prélèvements pour faire entrer plus d'argent. Reste que cette flambée des taux inquiète au plus haut niveau, car la France devient de plus en plus dépendante de ses créanciers. Pour l’instant, ils ont confiance dans sa capacité à rembourser, mais plusieurs ministres estiment en coulisses, qu'on n'est pas à l'abri d'une crise financière, d’un scénario qui tournerait mal comme un scénario à la grecque.

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