Émission de CO2 : Paris cherche à éviter les sanctions de Bruxelles contre les constructeurs automobiles

Antoine Armand, le ministre de l’Économie, est à Bruxelles pour demander de la souplesse à la Commission européenne concernant les véhicules électriques. Les constructeurs automobiles sont exposés à des sanctions que la France entend faire disparaître.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Pour respecter les objectifs de baisse de CO2, les constructeurs automobiles doivent vendre d'ici 2025 une voiture électriques pour quatre thermiques. Photo d'illustration. (JEAN-MARC LALLEMAND / MAXPPP)

Bruxelles a mis une obligation : zéro émission nette de CO2, à partir de 2035, pour les véhicules neufs. Mais d’ici là, si les constructeurs automobiles ne remplissent pas les objectifs, ils devront payer des amendes dès 2025. Ces sanctions financières doivent les inciter progressivement à décarboner leur industrie. C’est excessif, estime Antoine Armand, le ministre de l’Économie qui plaide la bonne foi des constructeurs et demande à la Commission de ne pas mettre d'amende.

Tous les constructeurs ne sont pas exposés de la même façon à ces sanctions. Par exemple, Stellantis, qui fait figure de bon élève, risque moins que Renault. Mais, selon l’association des constructeurs européens, ces sanctions pourraient représenter entre 5 à 15 milliards d'euros pour la filière automobile l'an prochain. S’ils ne veulent pas payer, les industriels doivent donc verdir leur flotte, selon un nombre de grammes de CO2 autorisés par kilomètre. Ce qui revient à vendre dès 2025, une voiture 100% électrique pour quatre thermiques.

Seuls 17% des véhicules vendus en France sont électriques

La marche est haute, alors que les véhicules électriques ont du mal à se vendre, car les prix restent élevés, que la concurrence chinoise est féroce et que les marges se réduisent à cause des coûts de l’énergie bien supérieurs à ceux des États-Unis. Pas besoin de charger le secteur, estime la France, qui a le soutien de l’Allemagne, ébranlée par l’annonce de fermetures d’usines de Volkswagen, ou encore de l’Italie, qui fait face à des manifestations et grèves chez les employés du secteur automobile.

Mais il ne s’agit pas de remettre en cause les objectifs écologiques. La France ne demande pas de revoir la décarbonation européenne du parc automobile en 2035. Tout comme elle maintient des ambitions pour l’hexagone. Lundi 4 novembre, lors de sa présentation de la stratégie bas-carbone, le ministère de la Transition écologique a ainsi fixé un objectif de ventes de deux tiers de voitures électriques d'ici 2030, alors qu’aujourd’hui, en France, elles représentent 17% du total des achats de véhicules neufs. Des objectifs, certes, mais pas de sanctions au niveau national.

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