Emploi : des prévisions d'embauches au plus haut
Plus de trois millions d’embauches attendues cette année : ce sont les dernières prévisions de Pôle emploi. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Les chiffres sont impressionnants, tous contrats confondus, plus de trois millions de recrutements sont prévus par Pôle emploi pour 2022. On n’a jamais vu ça depuis 20 ans, c’est 12% de plus par rapport à l’an dernier. Signe que la reprise est bel et bien là, après la pandémie. Petite précision, toutefois, ce sont bien des intentions d’embauche, et non des recrutements fermes.
Chaque année, Pôle emploi sonde les employeurs, qui déclarent combien de salariés ils pensent embaucher et ça reste un indicateur du marché du travail fiable. En général, les années précédentes, 90% des prévisions se réalisaient.
Toute l’économie est concernée mais par exemple, la construction table sur 265 000 recrutements. L’industrie enregistre près d’un quart des intentions de recrutements de plus que l’an dernier, l’informatique +37%. Dans les services aussi, on manque de bras : dans l’hôtellerie-restauration, par exemple, on va chercher plus de 100 000 serveurs, 63 000 cuisiniers. Dans les métiers du soin et de la santé, de l’aide à domicile, on recrute aussi massivement. L’essor du e-commerce entraîne aussi d’importants besoins de personnel dans la logistique et le transport Sans oublier, à l’approche de l’été, la forte demande de saisonniers pour l’agriculture – pour les cueillettes, les récoltes – mais aussi le tourisme. Enfin, il est intéressant de voir aussi que près de 70% des recrutements concernent les petites entreprises.
Les patrons prêts à négocier
Plus d’une embauche sur deux devrait se faire en CDI. Les chefs d’entreprise ont tellement de mal à trouver les compétences dont ils ont besoin qu’ils sont prêts à s’assouplir un peu sur les profils recherchés, à faire des efforts pour améliorer les conditions de travail, parfois même augmenter les salaires.
Seul petit bémol toutefois à ces prévisions : elles ont été réalisées avant le début de la guerre en Ukraine et donc elles pourraient être revues à la baisse si l’économie était trop affectée. Pole emploi se veut confiant et assure cependant que le nombre d’offres déposées sur son site par les employeurs n’a pas diminué en mars
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