Fonction publique : à quoi va ressembler la réforme que le gouvernement prépare ?
La volonté du gouvernement est d'accroître la rémunération au mérite pour les 5,5 millions de fonctionnaires. Emmanuel Macron en a parlé lors de sa conférence de presse le 16 janvier. Le chef de l'État travaille sur un projet de loi qu’il envisage de faire passer rapidement, dès le mois de février. Son idée est de mettre en place une négociation annuelle obligatoire (NAO) avec les syndicats, chaque année, comme dans les entreprises privées. Une enveloppe d’augmentation serait décidée et inscrite dans le projet de loi de finances.
Avec cette enveloppe, des bonus ponctuels et facultatifs, en fonction du travail réalisé, seraient accordés. Les initiatives, notamment en matière de transition écologique, seraient également récompensées, ce qui représente une petite révolution. Le gouvernement pense que cela permettra de donner de la visibilité aux agents, d’attirer des candidats, alors qu’il manque plus de 50 000 agents dans la fonction publique. Enfin, dernier avantage selon lui, ça donnera plus de latitude, aux chefs de service, aux élus locaux, qui emploient des agents dans les collectivités, puisque ce sont eux, qui auront la main pour distribuer ces primes.
Ces primes au mérite existent déjà. Officiellement l’ensemble des primes et indemnités représentent, tout compris, près d’un quart de la rémunération des agents. Mais, le problème, c’est que ce chiffre inclut toutes les primes, et notamment les gratifications permanentes, comme par exemple, les primes de nuit pour ceux qui travaillent en horaires décalés, c’est donc un peu trompeur.
Les syndicats veulent une revalorisation collective
Les syndicats sont tous contre, à l'unanimité. Pour eux, les primes au mérite détériorent les ambiances de travail, qui sont déjà tendues à l’approche des Jeux olympiques. De nombreux fonctionnaires vont être réquisitionnés, interdits de vacances estivales, sans qu’il y ait forcément des compensations sur la fiche de paie.
Or, avec l’inflation, la question du pouvoir d’achat reste la priorité des agents et ils demandent une revalorisation collective de leur traitement et de leur point d’indice, c’est même un préalable à toute discussion avec le gouvernement. Pour marquer leur opposition, les syndicats ont d’ores et déjà prévu de se retrouver, le 24 janvier, pour voir quelle stratégie adopter et pourquoi pas fixer des journées d’action, des grèves dans les services publics, en mars après les vacances scolaires.
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