Grève à la SNCF : les syndicats déposent deux préavis pour la fin de l'année

Les syndicats des cheminots ont déposé un préavis pour le 21 novembre et pour le 11 décembre. Les voyages de cette fin d’année risquent d’être perturbés. Le ministre des Transports appelle au dialogue.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
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Les syndicats de cheminots appellent à une grève illimitée, ils dénoncent l’ouverture à la concurrence et le démantèlement de Fret SNCF. Photo d'illustration. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Y aura-t-il des trains à Noël ? Les quatre syndicats représentatifs des cheminots (CGT, Unsa, Sud-Rail et CFDT) ont déposé, samedi 9 novembre, un premier préavis de grève reconductible et illimitée à partir du 11 décembre, soit 10 jours avant les vacances de Noël. Les syndicats dénoncent l’ouverture à la concurrence et le démantèlement de Fret SNCF. À la demande de Bruxelles, l’entreprise de fret ferroviaire va disparaître le 1er janvier 2025 pour être scindée en deux entités : Hexafret pour le transport de marchandises et Technis pour la maintenance des locomotives. Les syndicats exigent "la mise en place d’un moratoire pour garantir la continuité de Fret SNCF".

Mais avant, il y a aussi une grève prévue le 21 novembre. Un débrayage de 24 heures et cette fois, le motif n’a rien à voir avec le Fret, puisqu’il s’agit des salaires des 150 000 cheminots. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) démarrent, et tous les syndicats veulent faire pression sur la direction. Ces négociations promettent d’être difficiles, car ces trois dernières années, les cheminots ont obtenu entre 5 et 6% d’augmentation par an. La direction suivait l’inflation. Là, comme la hausse des prix ralentit autour de 1,5%, la proposition de la direction va être moins élevée pour 2025, la direction veut se réajuster à l’inflation, d’où les tensions à venir.

Le souvenir de la grève des contrôleurs en décembre 2022

Pour préparer les esprits à cet atterrissage, la direction a mis en place, ces derniers mois, un observatoire des rémunérations et des avantages sociaux. L'idée est d'inciter les cheminots à ne pas s’arrêter au seul salaire, mais à prendre en compte l’ensemble du "package" d’avantages (les billets gratuits, le Comité d’entreprise, la mutuelle, etc…).

Le ministre des Transports, François Durovray appelle au dialogue. Dimanche 10 novembre, sur frannceinfo, il demande à chacun d’être responsable. Pour tenter de calmer le jeu, le ministre se dit même prêt à recevoir les syndicats. Tout en expliquant que le dialogue dans une entreprise, même publique, doit "d'abord s'établir entre ses dirigeants et les organisations syndicales".

Tout le monde se souvient de la grève des contrôleurs de décembre 2022, qui avait paralysé la circulation et empêché des voyageurs de fêter Noël avec leurs proches. En février dernier, il y avait aussi eu un mouvement social suivi, au moment des vacances d’hiver. En attendant, les syndicats, eux, se disent prêts et déterminés à aller jusqu’au bout.

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