Guerre en Ukraine : quels impacts pour les entreprises françaises en Russie ?
La France est le premier employeur étranger en Russie avec 160 000 collaborateurs. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Face à la guerre en Ukraine, les entreprises françaises en Russie comme Renault, Leroy Merlin, Auchan, Danone s’organisent. Ces entreprises restent très discrètes, car elles se savent observées de près par le pouvoir russe. C’était déjà le cas avant, mais là, elles sont encore plus dans l’œil de Moscou. C’est ce qui fait qu’elles communiquent très peu. Officiellement, elles assurent que rien ne change, car elles ne font pas de politique mais en off, elles disent bien que leur position est compliquée. Le fait de rapatrier des ressortissants est considéré comme un geste d’opposition à l’égard de Vladimir Poutine. Elles font donc très attention.
Et pour cause, la France est le deuxième investisseur direct en Russie : 35 entreprises du CAC 40 y sont implantées surtout via des filiales, il s'agit du premier employeur étranger en Russie avec 160 000 collaborateurs mais la plupart sont des ressortissants locaux. Auchan, par exemple, y est très implanté avec 240 magasins, l’enseigne compte 30 000 personnes sur place dont à peine une dizaine d’expatriés.
Impacts des sanctions européennes limités sur ces entreprises
La plupart de ces entreprises ont déjà mis en place un écosystème très local, depuis l’annexion de la Crimée en 2014. Elles travaillent avec des fournisseurs sur place avec une production destinée essentiellement à la consommation locale. C’est le cas de Leroy Merlin qui a plus d’une centaine de boutiques dans le pays, mais aussi de Danone, ou de Decathlon. Reste que toutes ces entreprises vont devoir gérer la fermeture de l’espace aérien russe et les restrictions d’approvisionnement. Ça se ressent dès lundi 28 février : par exemple, l’usine Renault en Russie n’ouvrira pas, faute de pièces, les chaînes de production ne peuvent pas tourner. Renault, est, on le rappelle, le premier constructeur automobile de Russie avec sa coentreprise Avtovaz, qui fabrique les Lada. Coté finances, la Société Générale, propriétaire de la Rosbank va être directement touchée par les sanctions infligées au secteur financier russe.
Les occidentaux ont décidé d’exclure la Russie du système interbancaire Swift
Plusieurs grandes banques russes vont être exclues de Swift, ce système de paiement dominant dans le monde. Ça va pénaliser les filiales françaises qui passent par ces banques, mais aussi l’ensemble de l’économie russe.
En plus, les européens ont décidé de geler les actifs de la banque centrale russe situés à l'étranger. Concrètement, il va devenir difficile de commercer avec la Russie. Rien de bon donc pour l’économie, que ce soit pour les entreprises russes comme étrangères.
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