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Inflation : les taux d'intérêt vont repartir à la hausse

Pour faire face à l’inflation, la BCE, la banque centrale européenne pourrait décider une hausse de ses taux en juillet. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Pour faire face à l’inflation, la BCE, la banque centrale européenne pourrait décider une hausse de ses taux en juillet. Image d'illustration. (NICOLAS VALLAURI / MAXPPP)

Le rôle d’une banque centrale, c’est de réguler l’économie. Les banques commerciales, comme la BNP ou la Société Générale, achètent de la monnaie auprès de la banque centrale européenne, la BCE. Les taux d'intérêt de ces banques correspondent en quelque sorte au niveau où elles achètent cet argent. En somme, c'est le prix de l'argent qu'elles vont revendre sous forme de crédit, aux ménages et aux entreprises. 

Lorsque la BCE remonte les taux, l’objectif est donc de faire payer plus cher cet argent aux banques commerciales, donc à nous, et comme les crédits seront plus chers, il y en aura moins sur le marché, ce qui devrait ralentir un peu la marche de l’économie, calmer le jeu, et donc ralentir l’emballement des prix, freiner l'inflation.

Un changement de cap

C’est la fin de l’argent facile ! La BCE n’a pas connu de hausse des taux depuis plus de dix ans, et il faut se remettre dans le contexte : ces dernières années, on avait des taux nuls voire négatifs. La stratégie était d’injecter beaucoup d’argent dans l’économie, pour pas cher, afin d'inciter les ménages à consommer, pour relancer la croissance. Mais l’inflation qui s’installe un peu partout, notamment avec le conflit en Ukraine, change la donne. On atteint déjà plus de 7,5% sur un an en avril dans la zone euro. D’ailleurs, la BCE n’est pas la seule à opérer ce virage : les Américains et les Anglais ont eux aussi relevé les taux. 

La BCE hésitait car des taux plus élevés signifient aussi renchérir le coût de la dette. Et dans la zone euro, il y a pas mal de pays très endettés, comme l’Italie ou la France. Cette semaine, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la banque de France a d’ailleurs rappelé qu'une hausse de 1% des taux entraîne 40 milliards d’euros par an de plus pour l’Etat. Ça va donc nous mettre en difficultés pour le remboursement de notre dette publique, qui est à plus 2 800 milliards d’euros !

Pour les particuliers, il risque d'y avoir un effet domino. Emprunter va être plus coûteux pour les ménages, le remboursement des crédits sera  aussi plus cher. Pareil pour les entreprises. Le risque c’est aussi un véritable coup de frein sur notre économie.

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