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J-10 avant le référendum sur le Brexit

C’est dans 10 jours exactement que se tiendra le référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Le débat se focalise plus que jamais sur l’économie.
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
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Deux grandes questions ont polarisé l’opinion ce week end. La première : est-ce que oui ou non l’économie du Royaume-Uni a profité jusqu’ici de l’appartenance à l’Union européenne. Boris Johnson, l’ancien maire de Londres, tête de file du "Non à l’Europe" , affirme que son pays aurait fait mieux sans l’Europe, et même que l’Union est un cauchemar pour la croissance. Là, Boris Johnson est pris en flagrant délit de mensonge. Les faits et les chiffres sont précis et démentent totalement cette affirmation : la Grande-Bretagne a beaucoup gagné depuis son adhésion à l’Union européenne en 1973. Il suffit de regarder l’évolution du PIB par tête, qui est le grand indicateur de richesse d’un pays. Depuis 1973, ce PIB par tête du Royaume Uni a progressé de 102%, c’est davantage que le Japon, les Etats-Unis ou encore l’Allemagne. En prônant comme échantillon les plus grandes économies développées, la Grande-Bretagne ressort largement vainqueur face à ses grands compétiteurs. Non seulement l’Union n’a pas plombé le Royaume-Uni, mais le pays a en largement profité. Voilà pourquoi il est aujourd’hui la deuxième puissance économique de l’Union.

Deuxième affirmation : dans le monde d’aujourd’hui, le Royaume-Uni gagnerait à jouer cavalier seul, est-ce exact ?

Le raisonnement est déjà plus sophistiqué. Certains partisans du "Non ", affirment que le monde a changé, et que ce qui était vrai hier, ne l’est plus aujourd’hui. Voter "Leave ", c’est-à-dire pour une sortie de l’Union, c’est quitter une structure politique créée au siècle dernier. Ce projet qui était noble et respectable en 1957, mais qui est aujourd’hui périmée, dit une tenante du "Non ". A l’heure du numérique et de l’économie dématérialisée, ce n’est plus la géographie qui serait pertinente et donc l’appartenance à un bloc, ou à un pôle, mais l’agilité d’une économie libérale, ouverte et connectée et en phase avec le monde, commerçant avec toutes le grandes zones du monde, sans distinction et sans attache. 

Est-ce que ce raisonnement là tient la route ?

C’est un pari et il est très discutable. Pour au moins deux raisons : d'abord parce que la mondialisation d’aujourd’hui est multipolaire, c’est-à-dire qu’elle n’est pas ou plus sous la domination d’une grande puissance, il existe des grands pôles avec des pays qui se regroupent, qui s’unissent, ouvrent leurs marchés, adoptent des normes et des règles communes, pour bâtir leur prospérité. Faire cavalier seul, même pour la cinquième économie mondiale qu’est le Royaume-Uni, c’est-à-dire très mondialisée, c’est prendre un très gros risque. Deuxièmement, près de la moitié du commerce britannique se fait aujourd’hui avec les pays de l’Union européenne. Cela signifie que les produits britanniques voyagent sans la moindre taxe au sein du marché unique européen. Si la Grande Bretagne en sortait, il n’y a aucune raison pour que cet avantage perdure : tous les accords commerciaux seront revus. "Une sortie est une sortie " et "c’est ou le Brexit ou le marché unique, mais pas les deux" , a prévenu ce week-end Wolfgang Schaüble, le ministre allemand des finances. Donc faire cavalier seul, se paierait pour nos amis britanniques, au prix fort. Un sacré saut dans l’inconnu.

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