La classe moyenne représente presque la moitié des Français, selon une étude
L’institut Montaigne, un centre de réflexion d'inspiration libérale, explique, dans une étude publiée le 24 janvier, que les classes moyennes ce sont les Français qui se situent entre les 30% les plus pauvres et les 20% les plus riches. C’est-à-dire des gens ayant des revenus mensuels, entre 1 400 euros et 3 100 euros nets par personne. Mais selon cette étude, menée par Lisa Thomas Darbois, il y a plusieurs strates dans ce que l’on appelle la classe moyenne : la classe moyenne inférieure, intermédiaire et supérieure.
Surtout, cette catégorie ne se définit plus comme avant, par rapport à la seule classification professionnelle. On peut, par exemple, être cadre, exercer un métier intellectuel, comme enseignant et gagner un revenu modeste. Bref, il ne suffit pas d’être actif, d’ailleurs nombre de retraités font partie de la classe moyenne. Emmanuel Macron parlait de "la France de l’angle mort, (...) ceux qui ne sont pas assez riches pour vivre bien et trop pauvres pour avoir des aides", disait le président. Lisa Thomas Darbois est en phase avec cette définition, même si elle préfère parler de la France "des effets de seuils".
Un fort sentiment de déclassement
Sans surprise, l’étude met en lumière le fort sentiment de déclassement des Français qui contribuent très fortement au modèle social. La classe moyenne représente 40% des foyers fiscaux et paie 100 milliards d’euros d’impôts directs, sans bénéficier forcément des prestations. Ils ont le sentiment que les fondamentaux républicains – le mérite, le travail, l’ascension sociale – ont disparu et qu’ils vivent nettement moins bien qu’avant.
Il est intéressant de voir que, selon l’étude, leurs revenus ne baissent pas, mais c'est la structure même de leurs dépenses qui change : les dépenses contraintes sont de plus en plus marquées. Le meilleur exemple est sans doute le logement, les classes moyennes font de plus en plus d’efforts pour accéder à la propriété, ou rester dans des zones centrales, donc chères.
Courtisée par la classe politique
Elle fait l’objet de toutes les attentions. Il y a quelques mois Gabriel Attal leur promettait un grand plan Marshall, aujourd’hui il s’engage à des baisses d’impôts à hauteur de deux milliards d’euros en 2025. Mais le problème est, qu’étant donné qu’un Français sur deux appartient à la classe moyenne, il risque d’y avoir beaucoup de déçus. Idem pour la promesse d’Emmanuel Macron d’avoir accès à une voiture électrique en leasing, en location à 100 euros, très peu seront éligibles.
Et l’étude le souligne : même si aujourd’hui, la classe moyenne française est habitée par un sentiment de vulnérabilité et d’inquiétude, elle demeure peu contestataire et plutôt républicaine. Il n’en sera peut-être pas toujours ainsi.
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