Baisses d'impôts, lutte contre les fraudes, contestation sociale... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Gabriel Attal
Le ministre délégué aux Comptes publics était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 28 avril 2023.
Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, était l'invité du 8h30 franceinfo, vendredi 28 avril 2023. Baisses d'impôts, lutte contre les fraudes, contestation sociale... Il répondait aux questions de Céline Asselot et Neila Latrous.
Baisses d'impôts : le gouvernement veut "cibler" les classes moyennes
"Depuis 2017, on en a fait une priorité", a déclaré Gabriel Attal, alors que le gouvernement a annoncé une baisse d'impôt à venir pour les classes moyennes. "Les classes moyennes, ce sont les Français qui vivent de leur travail, pas des aides sociales, ni d’un gros patrimoine qui leur permettrait d'avoir un revenu annexe."
Le ministre veut mieux "cibler" les baisses d'impôts sur les classes moyennes pour leur "redonner de l'air pour avoir des projets". Plusieurs leviers sont possibles pour cela. "On va y travailler, je souhaite qu'on puisse y travailler avec les parlementaires." Ces baisses pourraient concerner "l''impôt sur les revenus, cela peut être des cotisations salariales, la question des successions."
Gabriel Attal a promis cette semaine en commission de nouvelles baisses d'impôts durant le quinquennat pour les classes moyennes. Ces baisses d'impôts interviendraient alors que le gouvernement s'est engagé à faire progresser la dépense publique moins rapidement que l'inflation sur la période 2023-2027 afin d'accélérer le désendettement de la France.
Impôts : Gabriel Attal propose à Marine Le Pen de débattre "sur la question des classes moyennes"
Marine Le Pen a accusé le gouvernement de mentir au sujet des baisses d'impôts. Elle affirme que les "impôts ont explosé" et qu'ils "pénalisent avant tout les classes populaires et moyennes". Gabriel Attal se défend et propose un débat : "Si elle veut parler des classes moyennes, je lui propose qu’on débatte ensemble. Faisons un débat ensemble sur la situation des classes moyennes où elle pourra rendre des comptes sur les prises de positions qui ont été les siennes ces dernières années."
Pour Gabriel Attal, Marine Le Pen "confond les recettes fiscales et le taux d’imposition. Oui, les recettes fiscales ont augmenté l’an dernier alors qu’on a baissé le taux. On a une économie qui s'est développée. Quand vous avez de la croissance, il y a plus de recettes fiscales".
"Marine Le Pen ment", ajoute le ministre. "Elle veut faire croire qu’elle est défenseuse de toutes les classes moyennes, mais on voit dans toutes les positions à l’Assemblée nationale" que le RN "fait l’inverse."
Lutte contre la fraude : "Un chantier prioritaire" pour Gabriel Attal
L'Insee a réalisé une étude récemment qui estime "autour de 20 milliards d'euros par an" le manque à gagner sur la TVA. Donc c’est "un chantier, pour moi, prioritaire", a expliqué Gabriel Attal, qui entend "lutter contre toutes les fraudes" : "La fraude aux cotisations sociales est estimée autour de 8 milliards d’euros. C'est un gisement important. La fraude aux prestations sociales est autour de 2,8 milliards d’euros."
"Je veux lutter contre toutes les fraudes", a insisté le ministre. "Un euro soustrait à la solidarité nationale, que ce soit un euro d'impôt payé qui n'est pas payé ou un euro d'allocation sociale reçue qui ne doit pas être reçu, c'est un euro qui est pris aux Français qui travaillent et paient des impôts pour avoir de meilleurs services publics."
Gabriel Attal va "annoncer un renforcement des agents sur le contrôle fiscal" qui n'est pas toujours fait par des agents. "L’intelligence artificielle est utilisée pour des contrôles fiscaux, notamment sur des entreprises, mais pas seulement. On a des agents qui le font." Le ministre a également annoncé qu'en matière de TVA, "la facturation électronique entre les entreprises va se mettre en place à partir de 2024 pour les plus grandes entreprises et ensuite progressivement chaque année".
Contestation sociale : "Certaines choses ne sont pas nécessaires"
"Il y a une contestation, on est en démocratie, je l’entends et le respecte, mais je considère que certaines choses ne sont pas nécessaires", a déclaré Gabriel Attal, alors que de nombreux concerts de casseroles ont lieu lors ces derniers jours, qu'il y a des huées, ou des banderoles, lors des déplacements ministériels ou présidentiels.
Lors d'un match de football, la CGT a coupé l'électricité pendant 30 minutes. "Sur des moments de fraternisation, tout ne doit pas être, en permanence, l'objet de conflictualisation, de blocage." Il ne faut pas interdire les rassemblements, mais il faut faire attention "aux militants politiques, syndicaux, qui cherchent à aller bloquer l'expression des ministres ou du président de la République". Gabriel Attal n'a rien contre ces mouvements, mais il insiste sur le fait que "ce qui est légitime, c’est la contestation qui s’exprime, mais qui n’empêche pas d’aller à la rencontre des Français."
Les coupures d'électricité lors d'un déplacement d'un ministre dans un quartier, qui touchent "des restaurateurs, des entreprises, qu'il y a parfois des dommages collatéraux, je pense que ce n'est pas nécessaire."
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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du vendredi 28 avril 2023 :
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