La situation au Proche-Orient a un impact direct sur la hausse des prix du pétrole
La situation géopolitique au Proche-Orient a presque toujours des répercussions sur le cours du baril et donc, in fine, sur le prix des carburants à la pompe. Les tensions de ces derniers jours ont fait remonter les tarifs du baril de Brent sur les marchés. Il s’échange, vendredi 4 octobre, autour de 77 dollars, contre 70 il y a un mois. La crainte, c’est évidemment l’escalade militaire dans la région, et notamment une réponse israélienne contre l’Iran qui risquerait d’endommager les infrastructures pétrolières iraniennes.
Les déclarations de Joe Biden, jeudi, ont inquiété. Le président des États-Unis a dit être en discussion avec Israël pour d’éventuelles frappes en Iran, laissant entendre qu’une attaque était possible, voire imminente. L’Iran est un acteur important du marché, même s’il ne pèse que 4% de la production mondiale de pétrole, il délivre tout de même quatre millions de barils par jour, dont deux millions à l’export. Mais l’Iran est surtout la troisième plus grosse réserve de pétrole au monde. S'il y a une attaque, l’offre de pétrole iranienne diminuera et ces réserves seront menacées. Les marchés anticipent aussi un retour des sanctions américaines sur les exportations de pétrole iranien, ce qui ferait aussi remonter les prix.
L'impact des attaques en mer Rouge
Les marchés guettent également ce qui se passe en mer Rouge. Dans ce cas, l’enjeu n’est pas tant la production de pétrole, que son acheminement. Si les attaques des Houthis, qui sont proches des Iraniens, s’intensifient, le prix du baril va sûrement monter. Ce sont 20% du pétrole mondial qui transitent par le détroit d’Ormuz au sud de l’Iran. Si le passage est bloqué, il faudra alors emprunter d’autres voies, ce qui fera monter les coûts.
La situation reste donc très instable et incertaine, même si pour l’instant, les marchés regardent aussi d’autres éléments. Du côté de l’offre de pétrole, ils misent sur la Libye qui augmente ses volumes, ce qui peut compenser des pertes de production iraniennes. Du côté de la demande, celle-ci a plutôt tendance à ralentir, à cause notamment de la faible croissance européenne, mais surtout de l’atonie de l’économie chinoise, qui achète moins de pétrole. Donc, l’un dans l’autre, pour l’instant, le marché semble s’équilibrer. Mais c’est très fébrile.
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