Le décryptage éco. Airbus investit et fait le pari de la reprise
Airbus annonce l’implantation à Toulouse, d’ici fin 2022, d’une nouvelle ligne d’assemblage d’avions A321 neo. Avec à la clé la création de plus de 500 emplois. Le décryptage de Fanny Guinochet.
C’est officiel, Airbus va installer dans la ville rose une chaîne d’A321 neo. En avril 2020, à cause du Covid-19, ce projet avait été suspendu, mis sur pause, et depuis l’inquiétude planait. Étant donné le contexte de crise qui cloue les avions au sol, on ne savait pas si l’avionneur européen allait l’abandonner ou le reprendre. Airbus a finalement choisi de le relancer.
Cet investissement industriel va lui permettre de construire des avions A321 neo, ce modèle monocouloir qui rencontre déjà un fort succès commercial depuis son lancement il y a deux ans. Airbus a déjà près de 3 000 réservations d'appareils, soit la moitié de son carnet de commandes. Jusqu’alors ce type d’appareils n’était assemblé qu’en Allemagne et aux États-Unis. Il y aura donc, en fin d’année prochaine, une 3e usine, en France, à Toulouse : la nouvelle ligne sera installée dans l’ancien site Lagardère de Blagnac.
Des créations d'emploi à la clé
Le groupe parie sur 500 voire 600 postes créés. Ils seront les bienvenus : l’an passé, Airbus avait annoncé un plan de suppression d’effectifs de 15 000 postes, dont un quart rien qu’à Toulouse. Cette nouvelle ligne d’assemblage est aussi une vraie bouffée d’oxygène aussi pour les sous-traitants, et les fournisseurs d’Airbus, souvent de petites entreprises locales.
Selon la chambre de commerce et d’industrie de Haute-Garonne, en 18 mois le secteur aéronautique a perdu dans la région, 10% de ses effectifs salariés, du jamais vu ! Au niveau national, une récente étude du ministère du Travail montre qu’il y a eu, en 2020, une trentaine de plans sociaux dans la filière alors qu’il n’y en avait aucun en 2019, avant la crise.
Après l’onde de choc causée par la pandémie, l’avionneur est optimiste puisqu’il parie sur retour potentiel de l’activité d’ici deux ans. Selon lui, il retrouvera même d'ici 2023-2025 des cadences de production équivalentes à celles qu’il avait avant la crise.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.