Le décryptage éco. Apple victime du coronavirus
Apple annonce une baisse de ses résultats. En cause : l’épidémie du coronavirus. C'est une illustration du niveau de dépendance de la marque américaine vis-à-vis de la Chine. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").
Les résultats d'Apple en baisse à cause de l’épidémie du coronavirus. Cela montre à quel point la marque américaine est dépendante de la Chine. Apple l’a annoncé : pour son deuxième trimestre, elle n’atteindra pas l’objectif qu’elle s’était fixé. La marque à la pomme avait prévu un chiffre d’affaires autour de 60 milliards d’euros. Ce sera moins, parce qu’elle subit de plein fouet l’épidémie de coronavirus qui ravage la Chine. Et pour cause, c’est dans ce pays qu’elle produit la majorité de ses produits, et notamment ses célèbres iPhones. Comme les usines chinoises sont fermées ou tournent au ralenti depuis plusieurs semaines, Apple prévient : il y aura des ruptures de stock un peu partout dans le monde, et la sortie de son futur modèle prévu au printemps sera perturbée.
La Chine, il ne faut pas l’oublier, est aussi un très gros marché pour Apple, qui représente 15% de son chiffre d’affaires. En Chine, Apple peut compter sur une classe moyenne qui consomme ses produits. Mais, là, comme la plupart des boutiques sont fermées, et les gens confinés chez eux, forcément les ventes chutent. C’est un gros coup dur pour la firme californienne.
Toute l’industrie technologique s’inquiète
Cela se ressent sur les marchés boursiers où la plupart des valeurs de la tech sont chahutées. Parce que la Chine, c’est l’usine d’Apple mais pas seulement. Toutes les marques s’y approvisionnent. C’est en Chine que l’on fabrique plus de la moitié des écrans plats, des téléphones portables, des composants électroniques de la planète. Autre exemple : il y a quelques jours, le japonais Nintendo a lui aussi annoncé des retards de livraisons pour sa console Switch , et ça affecte tellement son business qu’il envisage même de reconcentrer sa production au Vietnam si jamais la situation empirait en Chine.
Peut-être un retour à la normale bientôt
Personne ne sait prédire la durée ni l’ampleur de cette épidémie qui, par un effet domino, menace toutes les économies Et c’est bien le problème pour les marchés financiers qui détestent l’incertitude. Les milieux d’affaires, malgré tout, essaient de rester positifs : en début de semaine, à Bruxelles, s’est tenue une réunion de l'Eurogroupe, ce cénacle qui regroupe les 19 ministres des Finances de la zone euro ont évoqué un impact "temporaire" du coronavirus sur la croissance européenne. Tout en ajoutant quand même qu’il faut faire preuve de prudence.
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