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Le décryptage éco. Deux candidats à la présidence du Medef, une organisation à l’image abîmée

Les patrons vont élire le nouveau président du Medef mardi. Il reste deux candidats dans la course : Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alexandre Saubot, à gauche et Geoffroy Roux de Bézieux, à droite, candidats à la présidence du Medef. (JOEL SAGET / AFP)

Les patrons vont élire le nouveau président du Medef mardi 3 juillet, celui qui va succéder à Pierre Gattaz. Il reste deux candidats dans la course. La partie promet d’être serrée entre Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux. Deux hommes blancs de plus de 50 ans. Ils ne sont pas très connus du grand public mais ils rêvent de présider le premier syndicat des patrons de France, le Medef, et d’occuper un poste bénévole qui est surement un des plus détestés de France. D’un côté, Alexandre Saubot, polytechnicien, dirigeant de Haulotte, une entreprise familiale de nacelles élévatrices, ancien président de la Fédération de la métallurgie, le principal adhérent du Medef, Alexandre Saubot a mené les dernières grandes négociations sociales pour le Medef, dont il était vice-président.

Face à lui, Geoffroy Roux de Bézieux, lui aussi ancien vice-président de Pierre Gattaz, diplômé de l’Essec que l’on connaît pour son parcours dans la tech, puisqu’il a été, entre autres, l’ancien patron de Virgin Mobile, de The Phone House. Aujourd’hui, l’entrepreneur reprend des PME françaises comme une société d’huile d’olives du sud ou encore une petite entreprise qui fabrique le fondant au chocolat baulois.

Peu de différence entre leurs programmes 

Tous les deux promettent d’incarner un patronat moins ringard, plus moderne, moins geignard. Un Medef de propositions, un Medef qui s’engage, qui prenne en compte les mutations numériques. Qui laissera, nous disent-ils, un peu plus de place aux femmes – l’organisation est encore très masculine – un Medef qui saura mieux attirer les jeunes entrepreneurs – il faut dire que la structure qui compte 123 000 adhérents n’est pas représentative des trois millions d’entreprises françaises – Alexandre Saubot comme Geoffroy Roux de Bézieux disent également être attachés au dialogue social, prêts à continuer à siéger avec les syndicats dans les instances paritaires comme l’assurance chômage mais, à condition, que l’Etat ne soit pas trop interventionniste

De sacrés défis pour le gagnant 

Cette élection et ces semaines de campagne ont surtout mis en valeur les faiblesses d’une organisation patronale qui, en plus de n’avoir pas bonne presse, est très divisée en interne, voire fracturée au point que, certains disent, même en interne que le Medef peut mourir s’il ne se réinvente pas. L’organisation devra par exemple trancher sur l’attitude à adopter face à la politique pro-business d’Emmanuel Macron. C’est nouveau dans l’histoire patronale d’être face à un gouvernement qui se soucie des entreprises. Comment, en tant que lobby, le Medef va-t-il peser sur les prochaines réformes ? La réforme des retraites de 2019, mais aussi la mise en place du prélèvement à la source, dont les patrons ne veulent pas entendre parler. Sans oublier les sujets classiques, comme la baisse des charges, la diminution du coût du travail que le Medef réclame depuis des années. Entre Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux, les 556 électeurs – qui sont comme de grands électeurs – vont devoir trancher, par un vote électronique. On connaîtra le résultat en fin de matinée. 

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