Le décryptage éco. "Epargne Covid" : va-t-on vers une taxe sur les plus aisés ?
Démarrage sur les chapeaux de roue pour le Livret A et le Livret de développement durable en janvier. Les deux produits d’épargne préférés des Français ont enregistré le mois dernier une collecte cumulée de sept milliards d’euros. Cela commence à faire beaucoup aux yeux du gouvernement
Aujourd’hui, sept Français sur dix possèdent un Livret A. Considéré comme le placement le plus populaire, c'est le livret que l’on ouvre à la naissance d’un enfant quand c'est possible, sur lequel on place les quelques économies disponibles au cours de la vie pour faire face en cas de coup dur, dans lequel on va puiser pour les fins de mois difficiles, payer ses impôts, des dépenses imprévues, etc. L’argent total stocké aujourd’hui sur le Livret A s’élève à 455 milliards et demi d’euros, en hausse de près de 10% sur un an. Ce livret a toujours été considéré comme un placement refuge malgré son faible taux de rémunération aujourd’hui de 0,5%. Et puis on ne paie pas d’impôt sur cette épargne.
Inégalités face à l’épargne dite de précaution
Selon le Conseil d’analyse économique, les 10% des ménages les plus modestes se sont récemment endettés plus qu’ils n’ont réussi à épargner. Les plus aisés ont quant à eux fortement épargné. Et si l’on y ajoute l’argent qui dort sur les comptes bancaires courants à cause de la moindre consommation pendant les confinements, on atteint des sommes que le gouvernement voudrait bien voir utilisées pour relancer l’économie, par la consommation notamment.
Flécher différemment l’argent épargné
Comment faire en sorte que les Français utilisent cette épargne dite "Covid" de manière différente ? Comment les convaincre ou les forcer ? Ce dernier point est clairement soumis à débat dans les rangs du pouvoir. Si nous ne consommons pas ou n’investissons pas dans les entreprises, le gouvernement ira-t-il jusqu’à recourir à des moyens coercitifs, comme taxer cette abondante épargne des plus riches ? Mais cela serait probablement la solution du pire, capable de casser la confiance des Français qui, en l’espace d’un an, ont mis de côté autant que l’État a dépensé pour soutenir l’économie face à la pandémie (environ 200 milliards d'euros). Si cela mérite d'être corrigé, le ministère de l’Économie n’a toujours pas trouvé la solution.
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