Le décryptage éco. Fermetures des écoles : un nouveau coup dur pour l'économie française
Tous les établissements scolaires seront fermés durant quatre semaines pour tenter d'enrayer l'épidémie de Covid-19, a annoncé Emmanuel Macron mercredi. Quel sera le coût pour l’économie ? Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Difficile de donner un chiffrage précis mais la fermeture des écoles annoncée mercredi 31 mars par Emmanuel Macron va lourdement impacter l’économie. Souvenez-vous : pour le premier confinement, avec écoles fermées, notre produit intérieur brut, notre richesse produite collectivement, avait baissé de 30 %. Alors qu’en novembre, avec les établissements ouverts, la perte n’était que de 8 %.
Pagaille dans les plannings et chute de la productivité
La fermeture des écoles, c’est l’assurance de la désorganisation dans les entreprises, et notamment pour les plus petites structures, ne serait-ce que sur la question des congés. Comme les dates des vacances scolaires de printemps ont été changées, unifiées, mercredi soir, les parents ne vont pas tous pouvoir décaler leurs dates de vacances pour les aligner avec le nouveau calendrier. Cela promet une sacrée pagaille dans les plannings. Et puis, la fermeture des écoles, c’est une chute assurée de productivité, d’efficacité. Car même si vous pouvez télétravailler, c’est très difficile voire impossible avec les enfants à la maison.
Certains parents télétravailleurs vont d’ailleurs demander à basculer en activité partielle. Enfin, tous ceux dont l’emploi nécessite d’être sur site vont justement être en chômage partiel pour garder leurs enfants.Tout cela a un coût. Pour rappel, la facture du chômage partiel, l’an dernier, a atteint quasiment 30 milliards d’euros pour les finances publiques.
La dette va encore se creuser
Concernant ces pertes d’activité, le gouvernement s’est, là aussi, engagé à les compenser. Le fonds de solidarité, les exonérations de cotisations sociales, les aides pour les loyers, etc, vont continuer pour les entreprises, les artisans, les indépendants. Selon le ministère de l’Économie, le montant total des aides et indemnisations aux entreprises passe à 11 milliards d’euros par mois.
C’est la seule solution. Ce qui va encore un peu plus creuser notre dette. Le niveau d’endettement de l’État a franchi les 100 % du PIB l’an dernier. Pour 2021, il devrait atteindre 122 %. En fait, tout va dépendre de la durée de ce nouveau confinement. Reste à espérer qu’il n’excèdera pas un mois, sans quoi le rebond attendu cet été pourrait être compromis et les prévisions optimistes de croissance du gouvernement (6 % en 2021) voleront vite en éclats.
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