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Le décryptage éco. Fibre optique : il y a de la friture sur la ligne

La fibre optique, qui permet d'augmenter les connexions internet, a des problèmes : raccordements défectueux, pannes techniques, services après-vente aux abonnés absents. Le nombre de plaintes explose. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une armoire de fibres optiques. Photo d'illustration.  (ALEXANDRE CHASSIGNON / FRANCE-BLEU MAINE / RADIO FRANCE)

Les Français se sont rués sur la fibre. En un an, les opérateurs comme SFR, Orange, Free ou Bouygues Telecom ont enregistré plus de trois millions de clients en plus. Le problème, c’est que les services, derrière, n’ont pas suivi. Il y a eu 37% de plaintes en plus l’an dernier sur le site de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (l'Arcep), alors que la demande a été très forte en cette période de pandémie de Covid-19 et de confinement, de la part notamment de clients coincés chez eux, en télétravail, ou obligés de suivre les cours à distance.

Pourtant, normalement, les infrastructures sont prêtes. En théorie, plus de 24 millions de foyers français sont raccordables, éligibles à la fibre, c’est-à-dire que les réseaux arrivent dans leur immeuble ou devant leur logement. Mais c’est souvent lors du branchement final jusqu’à la box internet qu’il y a des soucis. Le client s’abonne auprès des opérateurs commerciaux, qui souvent sous-traitent les raccordements finaux à des prestataires peu regardants, qui travaillent à la va-vite. Résultat, selon l’Arcep, le taux d’échec moyen d’un raccordement atteint aujourd’hui entre 20 à 25%.

Avoir la fibre pour créer des emplois

L’organisme a tapé du poing sur la table. Avec les opérateurs, il a établi une feuille de route pour pouvoir définir les responsabilités des uns et des autres, car avec la chaîne de sous-traitants, tout le monde se renvoie la faute. Reste maintenant à faire appliquer cette feuille de route. Et l’Arcep se dit prête, si besoin, à prendre des mesures coercitives à l’égard des opérateurs. De son côté, la filière promet de faire des efforts, elle s’est par exemple engagée à signer une charte de bonnes pratiques pour les techniciens, qui implique notamment un contrôle plus poussé du respect des cahiers des charges.

Le gouvernement s’est fixé un objectif : couvrir tout l'Hexagone en fibre optique d’ici quatre ans. C’est un enjeu d’égalité entre les citoyens mais aussi d’attractivité des territoires. Avoir la fibre permet d’attirer de nouveaux habitants, des entreprises et créer ainsi des emplois. Dans le plan de relance, le gouvernement a d’ailleurs prévu 570 millions d’euros pour accélérer le déploiement de la fibre optique.

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