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Le décryptage éco. JO Paris 2024, quels coûts et retombées économiques

Paris est assuré d'accueillir les JO 2024. Los Angeles a déclaré lundi officiellement sa candidature pour les Jeux de 2028. Emmanuel Cugny s'est intéressé à combien ces JO vont coûter et rapporter.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La tour Eiffel aux couleurs des JO 2024, le 31 juillet 2017. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Cent ans après avoir organisé les Jeux Olympiques de 1924, Paris est assuré d'accueillir les JO 2024.  Lundi 31 juillet, Los Angeles a déclaré officiellement sa candidature pour les Jeux de 2028 et annoncé un accord avec le Comité International Olympique (CIO) qui, de fait, ouvre la voie à la capitale française pour accueillir les JO dans sept ans. Concrètement, combien ces JO 2024 sont censés coûter, et rapporter.

Le projet initial est évalué à un peu plus de six milliards d’euros ; 3,2 milliards pour le fonctionnement général financé par le CIO et les ventes de billets, trois milliards pour les infrastructures (constructions spécifiques dont une piscine olympique et la rénovation du Stade de France pour un milliard) ; près de deux milliards d’euros pour le village olympique qui sera construit en partie grâce à des partenaires-investisseurs privés.

Des dérapages budgétaires incontournables 

Comme tout budget prévisionnel pour les chantiers de ce type, les dérapages sont incontournables. Pour prendre l’exemple de Londres, lorsque la capitale britannique a appris en 2005 qu’elle décrochait les JO 2012, elle prévoyait un budget de total de cinq milliards d’euros. Finalement, la "douloureuse" s’élèvera à 15 milliards d’euros.

Sans parler du fiasco des JO de Rio 2016. Neuf milliards prévus, plus de seize au final. Qui plus est, engloutis dans des infrastructures aujourd'hui laissées à l'abandon.

Retombées économiques, hypothèses pour Paris2024

Selon le Centre de Droit et d’Economie du Sport, les JO Paris 2024 pourraient rapporter entre cinq et onze milliards d’euros. Un scénario médian parle de huit milliards d'euros, dont deux reviendraient directement dans les caisses du secteur de la construction.

Dans tous les cas, les conséquences sur l’emploi sont relatives. En fonction des scénarios, l’emploi généré par l’événement olympique va d’une fourchette basse de 120 000 équivalents temps plein, à près de 250 000 emplois pour la partie haute. Mais il s’agit pour la plupart d’emplois saisonniers, donc non pérennes.

Des coûts jamais équilibrés 

Les retombées attendues sont plutôt de court terme, notamment en raison du fait que 95 % des équipements existent déjà ou étaient programmés. Mais les travaux académiques montrent que les coûts n’ont jamais été équilibrés, sauf dans deux cas bien précis : les JO de Los Angeles en 1984 et ceux de Barcelone en 1992 qualifiés de "réussites économiques". Dans pratiquement tous les cas, les bénéfices ne justifient pas les dépenses engagées.

Et puis il y a ce que l'on appelle les effets de substitution ou d’éviction qui sont généralement oubliés. Il s’agit des touristes réguliers qui ont tendance à fuir l’affluence des JO, au profit d’une clientèle moins dépensière. Les études positives en amont sont généralement réalisées par des structures ou des cabinets qui ont intérêt à mettre en avant l’optimisme. Rendez-vous en 2024. 

 

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